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 Livraison de réfrigérateurs express !

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Enisphira T'sime V'anis

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Enisphira T'sime V'anis
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Messages : 12
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MessageSujet: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyMer 10 Mai - 11:45
Intervention MJ : Nan. File !! =pDate : année 2830 RP avec possibilité de violence, d'érotisme, et de cryogénisation de poisson ! On y a pas encore réfléchi en fait !
Enisphira T'sime V'anis ♦ Cylia T'sali
Livraison de réfrigérateurs express !



Livraison de réfrigérateurs express ! 12c6

Cher journal,

Rien ne remplacera jamais le charme d'un réveil dans l'espace. Le doux ronronnement des moteurs me berce comme une mélodie rassurante, tandis que par le panorama de la cabine je peux voir défiler, avec une paisible lenteur, l'immense étendue étoilée.
Enfouie sous ma couverture, je me sens encore toute lourde et paresseuse. Un sourire se dessine sur mon visage: Cylia est là, toute contre moi, encore assoupie ou somnolente, l'air sereine. Je me suis endormie la tête dans le creux de son cou. Je suis si bien ainsi, enlacée contre elle, que même la fin du monde ne me ferait pas bouger !

Tout naturellement, ma main vient effleurer la peau de son dos nu. Elle ouvre les yeux à son tour, et nous échangeons un regard complice. Toute émoustillée, j'étire mon corps sur le matelas, et ma tête, roulant sur l'oreiller, vient doucement se poser sur son front.


A ce moment, un énorme fracas retentit dans le vaisseau ! Un peu comme une énorme masse de métal en percutant une autre ! Pendant un instant je me demande si nous n'avons pas percuté quelque chose... mais comment est-ce possible ? Le pilote automatique aurait dû nous garder une trajectoire stable et immobile pour la nuit, a cause du danger que représente le fléau... ?!
Assise sur le lit, les jambes repliées sur ma poitrine et un pan du drap tiré devant moi, je tends l'oreille, inquiète. Je sens mon coeur battre à toute allure ! Le vaisseau est-il déjà endommagé ? Est-il trop tard ? Je suis surprise que dans ce cas il n'y ait pas eu de secousse. Le bruit retentit une nouvelle fois, plus distinct. D'une seule voix, nous nous exclamons:

- Jaila !

♦♦♦♦

Nous retrouvons la jeune fille, toute guillerette, dans la soute. Elle a passé sa combinaison de travail, déjà toute salie malgré le soin que je passe à essayer sans de la lui laver et la détacher aussi souvent que possible ! (Oui journal, je sais que c'est la machine qui fait ça. Mais qui s'occupe de la machine, hein ?!). Jaila a l'air contente d'elle. En nous regardant tout à tour, l'air rieuse, elle déclare simplement:

- Haaa ! Vous êtes enfin levées !

Je me sens toute piteuse. Elle est déjà fraîche et pimpante alors que je suis encore barbouillée par ma nuit, et tout juste vêtue de ma légère robe de chambre enfilée à la va-vite. Je découvre également la raison de tout ce vacarme: à l'aide de sa boîte à outils, notre petite protégée a entrepris d'ouvrir l'un des grands et lourds conteneurs en métal servant à entreposer les marchandises que nous nous apprêtons à livrer C'est sa grande lubie depuis quelques temps: monter et démonter, comprendre les objets. C'est une passion pour laquelle elle est étonnamment douée ! Cylia, plus réactive que moi, s'empresse de gronder la petite humaine: on ne joue pas ainsi avec la marchadise destinée à des clients !

Soulagée de constater qu'il n'y avait rien de grave, mais un peu honteuse aussi d'être si facilement rentrée dans son jeu (je la connais assez journal, tu peux être sûr qu'elle savait parfaitement qu'elle allait nous réveiller en faisant ça !), je quitte la soute pour me diriger vers la douche. J'affecte un pas tranquille, mais je me dépêche en réalité, car je sais très bien que ce n'est qu'une question d'instants avant que Cylia n'aie la même idée que moi... et il est hors de question que je cède mon passage à la salle de bains !

Ça y est, je la vois du coin de l'oeil qui accélère elle aussi... Vite, journal, plus vite ! Je m'élance soudainement, et le bruit de nos pieds nus raisonnent de concert sur le sol tandis que nous dévalons le couloir en direction de la cabine ! Prise par le jeu, j'éclate de rire tandis que nous courons au coude à coude, et que nous atterrissons pêle-mêle en même temps sur le sol de la cabine de douche !

Cylia, Jaila et moi n'avions que peu d'exigences lorsque nous avons recherché un vaisseau pour nos expéditions, mais ces exigences étaient très strictes. ... Bon d'accord, nous avions énormément d'exigences, et trouver un bâtiment qui en respectait la plupart a été un vrai calvaire !
Il le fallait grand, d'abord, car nous le destinons en grande partie au transport de marchandises. Autonome aussi, pour les longs voyages interplanétaires. Rapide également, car ma pilote de chasse adorée ne pouvait pas se contenter d'une vulgaire charrue volante ! Ensuite, bien évidemment, il fallait une cabine confortable digne de ce nom ! Le rapide aperçu que je t'en ai donné, avec son lit spacieux, son panoramique sur l'espace et ses options de décor modulable ont dû te montrer que cette condition était remplie. Et enfin, rien de moins qu'un jacuzzi. Jacouzi. Jacuzi. Zy. Peu importe ! Ou une piscine, soyons folles ! Ce point la en revanche souffre d'un peu de retard, et on doit se contenter pour le moment d'une pièce d'eau un peu plus simple, mais déjà satisfaisante.

Nos peignoirs ont été abandonnés à la va-vite sur le sol tandis que, rieuses, nous nous laissons aller toutes les deux à la fraîcheur bienfaisante de notre douche. C'est l'occasion également pour moi de pratiquer un de mes grands plaisirs: jouer avec ma collection de crèmes de bain, encore plus fournie que la galerie d'images de mon omnitech ! Nous en profitons également, ma belle pilote et moi, pour échanger quelques tendres baisers et un dernier câlin avant de nous lancer dans ce qui sera peut-être une des journées les plus importantes de notre périple !
J'ai toujours aimé l'eau. Pas seulement à cause de mon père, mais parce que je m'y sens dans un autre monde. Un bon bien à l'abri, rassurant et reposant, que je partage en ce moment avec mon amie.

♦♦♦♦

Vêtue de ma tenue à la fois élégante mais fonctionnelle que j'ai renommée "Colon – 5" (un bas noir et moulant, couplé d'une tunique blanche et jaune toute douce, je suis enfin opérationnelle ! Assise à la place ce copilote dans la cabine de commandes... je ne copilote rien du tout ! Rêveuse, j'observe cette vaste tache de lumière qui se précise devant nous. Pythéas, notre destination, qui abite la colonie de Prodromos ou, si les Porte flammes sont avec nous, nous serons dans quelques heures.

Quand j'y repense, c'est un peu un projet fou dans lequel nous nous lançons ! Nous abandonnons la sécurité -toute relative j'en conviens, mais tout de même !- du Nexus pour nous engager dans notre entreprise d'une petite compagnie de livraison indépendante à travers héléus: des voyages rapides, discrets au besoin, des livraisons en tous genres avec déchargement compris, à l'aide de pouvoirs biotiques ! Mais c'est aussi ce que nous recherchons. Pas vraiment le danger, mais un peu plus d'autonomie, de voyages, de découvertes !  Et tu n'imagines pas le plaisir que nous avons à ne plus être des fonctionnaires du Nexus ! Et de soulagement, pour moi en tout cas, car mon poste avait son lot de responsabilités, et un système parfois oppressant. Ce serait un peu comme si... hum, imagine, comme si tu n'avais plus à enregistrer ce que je te dictais. Ou que tu pouvais le faire sans faire attention à ce que je dis ! Pas comme maintenant quoi. Ah... non, mauvais exemple. Enfin... je te manquerais, hein, si je ne te parlais plus ? J'espère bien que je te manquerais !
Le Nexus aussi va me manquer un petit peu, surtout que j'y avais un certain nombre d'amis. Mais ce n'est pas un adieu, juste un départ pour une nouvelle expérience !

Nous nous sommes simplement fixé une seule règle: jamais rien d'illégal ! Pas besoin de ça pour gagner de l'argent: tu n'imagines pas le succès que peuvent avoir deux filles capables de livrer des marchandises fabriquées sur le Nexus ou dans les grosses colonies, allant des rations à un groupe électrogène neuf en passant par des réfrigérateurs, des ustensiles de première nécessité ou même des véhicules, et livrés  dans des colonies un peu précaires qui manquent de tout !

Actuellement nous effectuons notre première livraison: les caisses que Jaila a ouvertes contiennent des caissons à refroidissement que nous apportons à notre tout premier acquéreur sur Eos.
... Oui je sais journal, c'est ce même matériel que Jaila est en train de démonter consciencieusement. Mais il ne faut pas s'inquiéter, elle est douée comme tout et elle aura tout remonté à notre arrivée ! Surement.

Cette destination n'est pas un hasard, et elle nous permet de rentabiliser doublement notre voyage car Eos sera aussi notre base de départ pour les futurs voyages. Nous n'y possédons rien pour le moment, à l'exception d'un simple hangar que j'ai loué durant nos préparatifs ; il nous servira à abriter le Nébula, et peut-être nous avec, le temps que nous fassions nos premiers bénéfices. Temporairement, car si la réussite nous sourit j'espère nous voir bâtir notre propre petit pied à terre à l'écart de la ville ou nous serions confortablement installées. Notre petite utopie où rentrer entre deux voyages.

Reprenant le datapad posé sur mes genoux, je fais défiler quelques fichiers jusqu'à trouver celui qui m'intéresse: une série de vues aériennes de la planète que j'ai soigneusement sélectionnées. Des coins reculés, tous aussi paradisiaques les uns que les autres, ou aucun être intelligent n'a probablement jamais mis les pieds. Ravie, les yeux brillants, je tends l'écran à Cylia:

- Regarde ça ! Et imagine maintenant: une jolie petite maison rien que pour nous trois, une oasis paisible, et le magnifique désert tout autour...

Je souris:

- Un terrain de jeu de la taille d'une planète pour jouer avec ton futur chasseur ! Une petite étude pour moi, en sous-sol peut être ou avec vue sur le lac. Et un atelier insonorisé pour Jaila. On pourrait même aménager un coin pour le Nébula !

Je m'accorde un moment de rêve encore, puis je soupire, reprends mon datapad, et fais de nouveau défiler les images jusqu'à arriver sur la vue d'un banal avant poste de béton. Humain c'est sur, il n'y a qu'eux et les krogan pour faire des structures aussi dépourvues d'imagination.

- Bon. Notre client nous attend ici, à l'avant poste 7. Si on continue à cette allure on devrait arriver en début de soirée, à une heure où le soleil ne tape pas trop fort. -je lui montre du doigt sur l'image- L'aire d'atterrissage est juste ici, c'est assez large pour notre grosse baleine mais il faudra faire attention aux pylones !
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Cylia T'Sali

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Cylia T'Sali
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyVen 12 Mai - 22:53
« - Pourquoi tu m’as grondée ? J’allais tout réparer… »

Je regarde l’écran holo par lequel nous nous disputons depuis une bonne demi heure Jaila et moi. Bien qu’en train de préparer les manœuvres de sortie de saut SLM, je continue cette discussion sans queue ni tête avec ma petite humaine préférée.

« - Mais c’est pas la question Jaila ! Je ne comprends même pas pourquoi tu t’obstines à ne pas vouloir comprendre. Tu étais de garde. Tu-Etais-De-Garde, par la Déesse ! »

Je la vois me tirer la langue et me faire sa plus belle grimace (c’est fou ce qu’une enfant humaine  de 11 ans, et celle-ci en particulier, peut être inventive en ce domaine).  Elle attrape un module d’observateur reliquat et activant sa fonction motrice anti gravité, elle le place juste devant elle pour se dissimuler derrière. Une voix synthétique me répond :

« - Cette unité ne voit pas en quoi être « de garde » peut l’empêcher de se distraire avec les réfrigérateurs que nous devons livrer… cette unité…»

Devant tant de mauvaise fois évidente, je laisse échapper un juron de pilote que la décence m’interdit de retranscrire ici. D’ailleurs, je ne devrais même pas prononcer ces choses là devant Jaila… voire Eni… Bon, cela a au moins le mérite d’interrompre le numéro de « Mademoiselle la Reliquate ».

« - De garde veut dire sur le pont, au poste de commande prête à intervenir en cas de problème technique. Je croyais que tu avais bien compris combien c’est important. Pas dans la soute en train de tout démonter. Je croyais t’avoir appris ces choses là ma puce toute rose.»

« - C’est toi notre pilote, c’est à toi de piloter. Mais ma « Maman toute bleue » était sûrement trop occupée à embrasser Tata Eni partout. »

Là s’en est trop. J’entends le rire d’Eni derrière moi alors qu’elle s’installe au poste de copilote. Elle porte une superbe tenue qui met en valeur ses jolies jambes. Je voudrais m’emporter à nouveau mais j’aurai l’air encore plus ridicule alors je pointe simplement un doigt menaçant vers l’image de Jaila avant de lui donner un ordre bien précis.

« - Ecoute moi ma petite demoiselle. Tu vas maintenant ranger et remonter tous tes jouets. Tu as intérêt à finir avant que l’on arrive et qu’on livre la cargaison au client parce que sinon je ne t’achèterais pas cet grille de codage et ce noyau Reliquat que tu rêve d’avoir. »

Ma petite furie adorée coupe abruptement la conversation. J’ai juste le temps de l’entendre maugréer. Je dois avouer que je me serais bien passée de toute cette scène, d’autant que si je n’avais été réveillée en sursaut par la chute intempestive d’une pile de condensateurs lors des explorations en soute de Jaila, j’aurai plutôt envie de rire. J’adore ma petite puce et son esprit un peu farfelu. Et je sais qu’elle m’adore aussi… C’est juste que parfois… J’ai l’impression qu’elle fait tout pour qu’on se fâche… Je ne sais plus quoi faire… Je devrais en parler à Eni… Elle saura sûrement mieux que moi ce qu’il faut faire. J’ai été une gamine rebelle, je ne me suis jamais imaginée que ce serait à mon tour un jour de gronder.

N’empêche… Là, Jaila a fait fort : Nous avons travaillé d’arrache pied Eni et moi pour réaliser notre rêve. Nous le tenons entre nos mains. Il ne nous reste qu’à faire en sorte que tout marche comme nous l’avons imaginé. Nous sommes épuisées et nous avions bien besoin de ce moment à nous. Lovée tout contre elle, je prenais peu à peu conscience que nous étions ensembles pour de bon à présent. Pas dans le sens où nous formions enfin un couple classique (de toute façon on s’est jurées de ne pas être exclusives et jalouses) mais plutôt dans celui que nous vivions enfin notre rêve à deux. Auparavant, Eni restait au Nexus alors que je parcourais Héléus. Dorénavant, nous vivons nos aventures à deux. Enfin à trois… C’est peut être pour ça que Jaila m’asticote ainsi ? Veut elle que je la rassure ? Veut elle sentir qu’elle n’est pas un simple pièce rapportée ? Je devrais lui dire que je suis trop heureuse qu’elle partage tout cela avec nous.

Bon… La douche m’a fait du bien et la simple présence d’Eni à côté de moi me donne envie de sourire. Ok, notre cabine est encore en chantier… Le fameux aquarium dont on rêve est juste un trou dans la cloison d’où partent des tas de fils électriques et de raccords qui ne font pas grand-chose pour embellir le salon. J’ai dû entasser pelle mêle ma précieuse garde robe dans des caisses à côté du lit, faute d’avoir terminer l’installation des placards.

Si je porte une superbe combinaison blanche avec des liserés bleus qui mettent en valeur mes formes, j’ai dû faire preuve d’ingéniosité pour la repasser. Enfin, juchée sur mes chaussures à talon, je ressemble à une négociante aisée et sure d’elle (c’est l’effet manches courtes, le style est décontracté mais impeccable) et non à une pilote irresponsable qui n’attend qu’un prétexte pour se livrer à des acrobaties.

Concentrée sur l’approche du système Pythéas, j’écoute distraitement la voix d’Eni. Je jette un coup d’œil sur les relevés d’une zone envahie par le Fléau que nous venons de quitter. Le spectacle est fascinant et effrayant. Même si nous avons réussi à circonscrire une grande part du phénomène, l’étrange phénomène qui a faillit nous coûter la survie de l’Initiative reste encore présent en marge des systèmes stellaires que nous parcourons.

Après 10 ans de vie dans le secteur Héléus, les relevés que me transmettent les senseurs du Nebula m’étonnent toujours. Nos savants parlent d’un nuage d’énergie noire défiant nos connaissances scientifiques mais mon point de vue de pilote est tout autre : c’est un Léviathan. Je sais que certains évoquent un champ de mines posé dans tout Héléus pour restreindre les déplacements stellaires et rendre les habitats impropres à la vie mais je ne peux m’empêcher de le considérer du point de vue de l’exploratrice et de la pilote. Autrefois, les premiers êtres qui se sont aventurés sur les mers évoquaient de monstrueuses créatures émergeant des abysses et terrifiants les marins. On retrouve ce genre de croyances dans de nombreuses cultures partageant la même attirance pour les espaces aquatiques. Le terme même de Léviathan vient de la culture terrienne. Malgré leur jeunesse en temps que race stellaire, les humains partageaient eux aussi cette légende commune à tant d’espèces ce qui me laisse penser qu’il y a certainement quelque chose de réel à la base de ce mythe.

Perdue dans mes pensées, je me rends compte qu’Eni me tend un data pad. L’écran affiche une série de vues aériennes montrant des vallées et des canyons aux reliefs saisissants au milieu desquelles coule invariablement une rivière aux eaux vives et cristallines. Je fais défiler les images jusqu’à m’arrêter sur l’une d’elle. C’est une véritable petite oasis enchanteresse. Tout autour d’un bassin aux eaux claires poussent une ceinture d’arbres aux feuilles en forme d’aiguilles. Des fougères espacées complètent un sous bois ombragé. Je distingue une sorte de petit plateau surélevée qui domine l’oasis, perché sur une crête. Des cascades coulent depuis les arrêtes rocheuses rouges et ocres, et alimentent l’oasis en contrebas. J’ai soudain envie de me fabriquer une voile pour découvrir ce lieu singulier en vol libre.

« - Regarde ça ! Et imagine maintenant: une jolie petite maison rien que pour nous trois, une oasis paisible, et le magnifique désert tout autour... »

L’idée me plait, je l’avoue. Je jette un coup d’œil vers Eni et je lui souris tendrement. Ma peau frissonne lorsque j’effleure doucement ses doigts avec les miens. Des souvenirs de la douche de tout à l’heure me reviennent : les sourires, les petits baisers et les mains douces qui s’aventurent sur nos peau bleues…

« - Un terrain de jeu de la taille d'une planète pour jouer avec ton futur chasseur ! Une petite étude pour moi, en sous-sol peut être ou avec vue sur le lac. Et un atelier insonorisé pour Jaila. On pourrait même aménager un coin pour le Nébula ! »

C’est mignon cette habitude de tout planifier. J’ai tendance à vivre l’instant présent sans trop me soucier du lendemain. Je me penche vers elle et j’effleure tendrement ses lèvres du bout des miennes. Un sourire satisfait plus tard, je pianote sur ma console, procédant aux derniers ajustements avant que le Nebula n’entame son approche du système Pythéas.  Les moteurs font vibrer la coque, et soudain je sens mon corps se pencher légèrement en avant. Le Nebula plonge sur une trajectoire précise qui l’emmène dans le champ d’attraction du soleil. Nous prenons une trajectoire elliptique qui nous fera contourner plusieurs corps célestes avant de nous emmener en orbite d’Eos. Un nouveau sourire, plus enfantin celui là, se dessine sur mes lèvres.

« - On se l’achètera ce petit paradis… Seulement il faudra sûrement le défendre contre quelques visiteurs non désirés… »

Je zoome sur une meute d’Adhi qui s’est abrité à l’ombre non loin de l’eau. Je grimace. Bien que je ne sois pas particulièrement vindicative, il est hors de question que je laisse ces brutes s’approcher de la maison où j’élèverais Jaila.

« - Bon. Notre client nous attend ici, à l'avant poste 7. Si on continue à cette allure on devrait arriver en début de soirée, à une heure où le soleil ne tape pas trop fort. L'aire d'atterrissage est juste ici, c'est assez large pour notre grosse baleine mais il faudra faire attention aux pylônes ! »

Je regarde l’image que me montre Eni. C’est celle d’un avant poste de béton qui ressemble plus à un bunker qu’à un habitat colon. C’est assez étrange parce qu’il a sûrement fallut plus d’efforts pour installer cette structure massive qu’un module préfabriqué fournit pas le Nexus. C’est une structure militaire un peu dépassée technologiquement mais encore diablement efficace contre des armes légères. Les habitants craindraient ils un retour des Kerts ?

« - Ma Nebula n’est pas une grosse baleine. C’est une demoiselle élancée et gracieuse qui répond à merveille à chacune mes manœuvres. »

Je fais un petit mouvement du menton et un sourire dédaigneux apparaît sur mes lèvres.

« - Pourquoi poser des pylônes aussi près d’une piste d’atterrissage ? Ces gens n’ont pas beaucoup de jugeote tu sais ? Il suffirait d’un écart pour causer une catastrophe. Si les vents sont trop fort et soulève le sable, on ne verra rien. J’aurai besoin que tu surveille le radar d’approche quand on y sera. »

Je n’ai pas envie d’avouer que ma Nebula n’est pas aussi maniable que je le souhaiterais pour ce genre de manœuvre… C’est une question de masse principalement. Dans l’espace, elle ne joue guerre et je peux tirer le maximum des moteurs puissant de ma fière nef. Dans l’atmosphère d’une planète comme Eos, c’est autre chose. Malgré l’action du caveau, il reste parfois des zones où la radioactivité stagnante perturbe les senseurs et parfois même les circuits les plus sophistiqués.

D’ailleurs… Alors que nous nous rapprochons de l’orbite, prise d’une intuition, je programme le lancement d’une sonde. Le drone va survoler le canyon où nous devons livrer notre matériel réfrigérant. Un signal retentit soudain depuis la cale. Une voix enfantine distordue par les modules sonore d’un noyau reliquats résonne dans la cabine.

« - Cette unité est au regret de perturber une possible séance de bisouillage mais elle tient à signaler que la cargaison est remontée et que les container sont fermés. Cette unité a même réparé l’affichage du niveau de ration à l’intérieur des frigos. Cette unité  a bien mérité son noyau reliquat promis par son unité mère… »

Je manque de m’étouffer de rire quand soudain l’incongruité de ce que vient de dire Jaila me vient à l’esprit. Des senseurs de mesure de radiation à l’intérieur ? Je regarde Eni… tout en effectuant le lancement de mon drone.

« - C’est qui ces types chez qui on doit livrer ? Tu sais quoi ? Regarde les données que va nous transmettre la sonde. Je te paris ce que tu veux qu’on va devoir livrer dans une zone radioactive. Cela expliquerait le bunker et les pylônes rapprochés : c’est sûrement un champ protecteur. Qui que soient ces gens, ils se sont installés dans un endroit dangereux…. »

Si nous livrions des choses plus sensibles que des réfrigérateurs, je craindrais un coup fourré mais là ce contrat est tout ce qu’il y a de plus légal. Il a même été dépose dans les archives commerciales du Nexus. J’entends à nouveau la voix de ma puce depuis la cale (enfin au travers de son module reliquat).

« - Test : Opération cryogénisation en cours. Sujet appartenant à la classe des Ostéichtyens dénommé Carassius Auratus, ou plus communément poisson rouge… Le sujet a été trouvé dans un bocal dans le local habitation du vaisseau Nebula… La cryogénisation est achevée. Hihihihi c’est la première fois que je tente ça. »

Je regarde Eni sans comprendre… Un module de cryogénisation ? C’était dans le relevé des marchandises ça ?
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Enisphira T'sime V'anis

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Enisphira T'sime V'anis
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyMar 16 Mai - 23:57
Même si le numéro de Jaila-la-reliquate m'a fait éclater de rire, je reprends mon sérieux et hoche la tête à la suggestion de Cylia tout en grimaçant. Des zones de radiations solaires ? Très peu pour moi ! Ce simple mot suffit pour rappeler à ma mémoire les quelques rescapés des premières vagues de colonisations sur des planètes au soleil hostile (dont Eos justement) que j'ai eu à ma chage, et temps que spécialiste de la reconstitution des tissus. Des images de brûlures graves de la peau, de  mutations tissulaires, et assez d'horreurs pour dégouter même une fan de films gores me viennent à l'esprit. Tu peux en penser ce que tu veux journal, mais toi tu n'as jamais vu des plaques de la peau d'une asari devenir pourpres et sclérosées, ni les protubérances d'un galariens fondre !!  Ou encore un humain donnant l'impression d'avoir un cerveau qui lui pousse sur le visage... bon d'accord j'arrête.

Cependant, dans notre cas à nous, c'était probablement beaucoup d'inquiétudes pour rien: pour vivre dans un endroit pareil nos clients ont évidemment dû aménager correctement leur coin, sans ça ils n'auraient plus été en état de commander quoi que ce soit !

- Une zone radioactive ? Ça expliquerait les pylônes effectivement mais... je n'espère pas. Ou alors ça leur coûtera un supplément ! Sans parler du savon que je passerai au commanditaire pour avoir oublié ce détail !

Au fond de moi, l'idée ne me déplaît pas après tout. Les radiations sont un danger mineur si leurs pylônes sont efficaces, et malgré cela elles justifieront une augmentation appréciable du prix de la livraison, ce qui n'est pas pour déplaire à la comptable qui sommeille en moi !
Comptable, pas rapia ! De quoi je me mêle d'abord ?
Reste à savoir pourquoi ces gens ont choisi de s'installer dans un endroit aussi inhospitalier, sachant qu'une grande partie d'Eos est maintenant habitable sans mesure de protection ? C'est sur, il s'agit d'une bonne défense contre les bandits et les intrus, mais à quel prix ? Il faut avoir quelque chose de réellement précieux à protéger pour faire ça... ou quelque chose à se reprocher !

Je me penche vers ma compagne pour lui faire part de ma réflexion quand la voix robotisée de notre petite reliquate adorée résonne de nouveau dans la cabine. Et au fur et à mesure, je pâlis... notre poisson rouge... cryogénisé ?!!

- Nelsha, non !!!

Plantant là Cylia, je quitte la cabine et m'élance vers la soute ! J'en ai les larmes aux yeux ! Nelsha, c'est notre dernier poisson ! Jermillesa est morte en tombant du seau pendant qu'on changeait l'eau de l'aquarium, Ermelindis a mystérieusement disparue un jour où on a oublié de nourrir le groupe, quant à Yarrida, Célénite, Idolshamidia et Denydenp, elles ont perdu la vie lors de notre décollage du Nexus, lorsque l'aquarium s'est détaché de son emplacement et s'est renversé dans la cabine ! Une vraie malédiction, et un carnage pour ces pauvres poissons qui vivaient avec nous depuis des années dans notre appartement au nexus.

♦♦♦♦

Haletante, j'arrive devant Jaila pour constater la dure réalité, celle d'un caisson de cryogénisation ronronnant et d'une petite fille de onze ans dont la bouille montre bien qu'elle devine, à ma réaction, qu'elle n'a pas eu une très bonne idée...

Pour sa deuxième bêtise de la matinée Jaila à fait fort, mais ce n'est pas inhabituel. Notre petite protégée (fille adoptive devrais-je dire, mais j'ai beau vivre avec elle, et l'élever, j'ai du mal à admettre que je puisse être une maman. J'ai déjà toutes les peines du monde à me considérer comme une adulte ! Pour ça, le nom "tata" qu'elle me donne me va très bien). Euh... j'en étais ou, donc ? Si seulement tu ne me coupais pas tout le temps aussi, espèce de journal curieux ! Ah, oui: Jaila, donc, fait souvent preuve d'un excès de zèle lorsque nous nous trouvons toutes les trois, elle Cylia et moi ; surtout quand Cylia rentre à peine de mission. Je pense que c'est à la fois une manière de manifester sa joie d'être avec sa maman bleue, et peut-être aussi une façon de se rappeler à notre attention. Et puis simplement notre Jaila est une curieuse, une faiseuse d'expériences, et une coquine, et plus elle grandit plus elle devient insatiable !

Peu importe cela, me voilà avec un poisson rouge cryogénisé (et probablement mort, je t'expliquerai pourquoi journal mais chut, ne m'interrompt pas cette fois !), et une jeune fille à sermonner.
Tu pourrais me dire qu'on est plus à un décès près vu ce qui est arrivé à nos autres poissons, et tu aurais complètement raison. D'ailleurs notre maladresse à nous en occuper prête plus à rire qu'à se fâcher tellement s'en est grotesque. Mais Jaila doit bien comprendre qu'elle a fait quelque chose de grave en jouant avec la vie d'un animal, même un simple poisson. Il vaut mieux qu'elle le comprenne maintenant plutôt que le jour où elle commettra quelque chose d'irréparable.
Au lieu de me fâcher et de la punir, je préfère m'adresser à la scientifique qui se cache en elle. L'air sévère, mais pas en colère, je prends ma voix de professeure et lui demande:

- Jaila, à quoi servent ces containaires d'après toi ?
- A cryogéniser des gens, Tata Eni, me répond-elle un peu boudeuse.
- C'est un caisson de modèle standard du Nexus prévu pour accueillir un humain où une asari. Pour le mettre en stase, il utilise une puissance assez conséquente et adaptée à leur morphologie. Les paramètres à respecter sont extrêmement précis, et les constantes doivent être configurées avec beaucoup d'exactitude. Et même comme ça, le caisson est prévu pour déployer une puissance au minimum assez élevée pour cryogéniser un être humain ou une asari adulte !

J'en sais quelque chose, j'ai travaillé pendant des moins dans la mise en stase des colons, puis, six cent ans plus tard, à la sortie de ces mêmes stases !

- A l'heure qu'il est, notre pauvre petit poisson de trois cent grammes s'est pris la puissance destinée à un individu de plusieurs dizaines de kilos. C'est beaucoup trop pour lui, et il est certainement mort maintenant tu sais...

Nous restons toutes les deux un instant silencieuses à assimiler la nouvelle. Je sens bien que, malgré elle, notre petite humaine se sent un peu coupable d'avoir tué Nelsha, même s'il ne s'agit que d'un bête poisson à l'espérance de vie de toute manière très réduite en notre compagnie ! C'est aussi pour cela que je ne me fâche pas: je la sais assez sensible pour comprendre le mal qu'elle a fait. Je reprends finalement en la prenant par les épaules et en disant doucement:

- Maintenant, ça va être à toi de réparer ta bêtise. Tu vas ranger le caisson, aller mettre Nelsha avec les autres poissons...

A la mention de notre "cimetière à poissons" (la boîte au frais où nous les entreposons en attendant de pouvoir les enterrer sur la première planète où nous irons), Jaila et moi ne pouvons nous empêcher malgré notre tristesse d'échanger un sourire ironique: perdre autant de nos protégés en si peu de temps c'est tout de même assez peu glorieux, et les avoir tous entreposés dans le congélateur du vaisseau en attendant de pouvoir les enterrer (honte à ceux qui s'en débarrassent vulgairement dans leurs toilettes !!) est un rappel de notre échec retentissant comme éleveuses.

Je poursuis tout de même, plus sérieusement:

- Quand ce sera fait je veux que tu nous rejoignes avec ton unité reliquate dans le poste de pilotage. Et -à ce moment je prends une voix vraiment sévère, bien que sans hausser le ton- je veux que tu me promettes qu'après cela tu ne joueras plus jamais avec des êtres vivants !

♦♦♦♦

De retour au poste de pilotage, je me laisse tomber sur mon siège. Cylia n'a surement rien manqué de mon échange avec Jaila. Après un soupire, je lâche:

- Sortir un peu du Nexus va lui faire du bien. Rencontrer de nouvelles choses, se responsabiliser, exploiter un peu ses talents... Heureusement que nos cryogéniciens s'y connaissaient mieux que notre petite Jaila, sinon le Nexus aurait livré une cargaison de surgelés dans héléus ! N'empêche... nos pauvres... pauvre petits poissons... hihihi ! Hihihihi !

C'est tellement bête que je pars dans un fou rire incontrôlable !

Lorsque je me calme un peu, j'évoque avec ma jolie pilote l'étrangeté de notre cargaison. Il est vrai que ni elle ni moi n'avons regardé plus que besoin notre cargaison, juste assez pour nous assurer que les caisses étaient vides, histoire de ne pas transporter à notre insu des marchandises illégales ! Le fait que nous transportions des caissons de cryogénisation m'étonne assez peu cependant.

- C'est loin d'être inhabituel tu sais. Après le réveil de tous ses colons, l'initiative s'est retrouvée avec des dizaines de milliers de caissons de haute technologie inutiles. Comme c'était du gâchis d'en faire simplement des lits, beaucoup d'entre eux ont été modifiés et reconvertis en réfrigérateurs, en caissons de culture, ou en un tas d'autres choses ! -j'ajoute avec un petit rire- Il y a des milliers de foyers dans toutes les colonies qui utilisent actuellement un caisson reconverti pour garder leurs yaourts au fais !

En revanche, on peut s'étonner que certains des caissons que nous livrons soient encore opérationnels pour effectuer une cryogénisation, comme celui qu'a utilisé Jaila. Quelle utilité peuvent-ils bien avoir aux yeux de nos commanditaires ?
Tu sais journal, je me demande si nous ne sommes pas sur le point de livrer du matériel à une bande de pirates, ou de trafiquants d'esclaves. Ou biens des scientifiques fous. Peut-être même allons nous être capturées toutes les trois pour être enfermées dans nos propres conteneurs ?!

... Tu m'as crue, n'est-ce pas ? Ne sois pas ridicule journal, notre marchandise aura très certainement une utilité bien plus banale et terre à terre ! La conservation de spécimens par exemple.

A ce moment, dans un ronronnement doux et régulier, un imposant objet mécanique volant vient paisiblement voleter à nos côtés. Une voix robotique et enfantine résonne:

- Cette unité a accompli sa mission ! L'unité reliquate vient maintenant rejoindre le poste de contrôle !

Je regarde à côté de moi, mais je ne vois nulle trace de Jaila ! Elle est probablement dissimulée quelque part, en train de nos observer grâce à la caméra de sa machine.

- Très bien, émissaire reliquat ! Maintenant, ta nouvelle mission est de nous télécharger la liste des poissons domestiques commercialisés sur Eos afin de renouveler notre aquarium.

Avec un sourire malicieux, j'ajoute:

- Tu devrais ajouter la mention "résiste aux mauvais traitements de propriétaires négligents" !

♦♦♦♦

Tandis que Cylia contourne élégamment un astre coloré et nous rapproche de notre destination, et que Jaila est visiblement occupée à fureter sur extranet, je reprends mon datapad. Une chose m'intrigue tout de même journal, même si je ne veux pas me montrer inutilement inquiète devant les filles. Ni devant toi en fait. Mais devant toi je n'ai pas trop le choix...

Je consulte notre manifeste de commande. Expéditeur: Nexus, bla bla, blablabla, Convoyeur: Nebula.inc, blablablaonsenfiche, ah, voilà, destinataire: Jex Brangrumm, mission Centaure, avant poste 7, Eos. Je répète ces informations à voix haute et j'ajoute:

- J'ai brièvement échangé par extranet avec ce Jex lors de la prise de commande: c'est un galarien j'en suis sure, il n'y a personne d'autre pour taper des phrases entières en moins de deux secondes ! Il a été aimable, mais pas particulièrement expansif. Très direct même. Le nom de leur "mission Centaure" fait plus humain par contre je trouve? Comme leurs bâtiments moches remarque. Mais je ne sais pas ce qu'ils peuvent bien y traficoter !

A ce moment le Nébula est pris de légères secousses. Les vagues bleutées qui lèchent les baies vitrées et la carlingue s'accélèrent. Pas de toute, nous amorçons notre descente dans l'atmosphère d'Eos !
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Cylia T'Sali

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Cylia T'Sali
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyDim 21 Mai - 1:39
Qu’allons-nous pouvoir faire de Jaila ? Elle ne cesse de nous provoquer en accumulant les pires bêtises. Est-ce qu’elle se sent négligée au point de toujours chercher ainsi une façon de nous rappeler son existence ? Je ne sais plus quoi faire parfois… J’en viens à songer que je ne récolte que ce que j’ai semé. Moi aussi j’ai été une enfant terrible. Je ne veux pas me transformer en ma mère, toujours à réprimander.

Mes yeux rencontrent ceux d’Eni quand elle revient de la soute. Je l’ai écoutée par l’intercom. Plutôt que de gronder, elle est restée sérieuse et positive. Je devrais prendre exemple sur elle. Je lui souris avant d’effleurer sa main

« - Très bien. Tu as eu raison de ne pas la gronder plus que cela, Eni. »

Je soupire. Jaila a l’esprit plus vif que nous deux réunies. C’est un petit volcan créatif, toujours surprenant et drôle. Elle nous met à rude épreuve parfois mais je reste ébahie par son ingéniosité. Pourtant parfois, elle ne mesure pas les conséquences de ses actes. Elle expérimente avant d’envisager les conséquences. J’ai presque l’impression d’être confrontée à une version un peu différente mais terriblement familière de l’enfant que j’étais. Est-ce que c’est pour cela que je suis si attachée à elle ?

« - Nelsha… »

J’énumère les noms de nos poissons, nos compagnons choyés de notre appartement du Nexus :

« - Jermillesa… Ermelindis… Yarrida, Célénite, Idolshamidia et Denydemp… »

Par la Déesse… Notre dernier poisson… Sommes-nous si nulles que cela ? Eni est un médecin compétent et je suis une ancienne pilote de chasse. Nous sommes responsables et sérieuses, nous avons la garde d’une petite fille humaine de 11 ans et nous sommes incapables de sauver nos pauvres poissons ?

« - Non mais sérieusement quoi… On est nulles… Et Jaila… »

Je suis encore sous le choc. Je n’en veux pas à ma petite puce humaine. C’est juste que je ne comprends pas comment on en est arrivées là… Je presse une nouvelle fois la main.

« - Sortir un peu du Nexus va lui faire du bien. Rencontrer de nouvelles choses, se responsabiliser, exploiter un peu ses talents... Heureusement que nos cryogéniciens s'y connaissaient mieux que notre petite Jaila, sinon le Nexus aurait livré une cargaison de surgelés dans Héléus ! N'empêche... nos pauvres... pauvre petits poissons... hihihi ! Hihihihi ! »

C’est idiot. C’est une réaction nerveuse mais je pouffe de rire à mon tour et bien incapable de me contrôler, je finis tout comme Eni par être prise d’un fou rire irrépressible. Je tente de reprendre mon souffle mais tout ce qui me vient à l’esprit c’est l’image d’un entrepôt cryogénique avec un écriteau à la peinture encore fraîche sur lequel est inscrit « Poissons surgelés ».

« - On aurait dû s’établir…hihihi…comme poi…hihi… poissonnières hihihihi ! »

J’ai bien du mal à reprendre mon sérieux. Evitant de croiser à nouveau les yeux d’Eni, je me concentre sur mon pilotage. Peu à peu, mon esprit s’apaise et je ressens à nouveau cette assurance détachée, ce calme serein qui m’habite dès que je suis aux commandes d’un appareil. J’écoute distraitement les explications d’Eni sur notre étrange cargaison.

« - C'est loin d'être inhabituel tu sais. Après le réveil de tous ses colons, l'initiative s'est retrouvée avec des dizaines de milliers de caissons de haute technologie inutiles. Comme c'était du gâchis d'en faire simplement des lits, beaucoup d'entre eux ont été modifiés et reconvertis en réfrigérateurs, en caissons de culture, ou en un tas d'autres choses ! Il y a des milliers de foyers dans toutes les colonies qui utilisent actuellement un caisson reconverti pour garder leurs yaourts au fait ! »

Concentrée sur les manoeuvres d’approche, je hoche la tête. Mes doigts filent sur le clavier tandis que je programme les dernières instructions sur le plan de vol et que je libère le pilotage manuel. Bien que les ordinateurs du Nebula soient parfaitement capables de gérer une manœuvre de rentrée dans l’atmosphère quand elle n’est pas réalisée dans l’urgence, je préfère m’en charger moi même. Un sourire ravi et enfantin apparaît sur mes lèvres et j’ignore volontairement le regard insistant et amusé d’Eni. Oui, je pense que Jaila et moi nous nous ressemblons beaucoup parfois… Je manque de pouffer de rire à nouveau en entendant sa voix retransmise sous forme robotisée par l’unité Reliquate rafistolée qui vient d’entrer dans le poste de navigation.

Une idée singulière me vient en tête et je lance une analyse vectorielle de trajectoire et un calcul compliqué de variables de vol. Je mets une programmation de secours et une fonction  de reboot instantanée des paramètres de vol. Voilà, je suis prête. Je tourne la tête cherchant des yeux ma petite Reliquate favorite.

« -  Héééé ? Où est ma petite Puce toute rose … Oups pardon l’unité Reliquate de contrôle d’approche et d’observation ? »

Un large sourire illumine mon visage et mes yeux pétillent de malice. L’observateur reliquat trafiqué flotte dans les air au milieu de la passerelle mais je distingue un bout de tête derrière une console. La masse de cheveux ébouriffés disparaît aussi vite.

« - Alalalalah ! Que vais-je faire sans l’unité Reliquate indicatif Jai.La. 2.0 en charge des manœuvres d’approches ? Nous avons une manœuvre d’entrée en atmosphère à effectuer et j’ai besoin de la puissance de calcul de ses processeurs. Tu ne saurais pas où elle est Eni ? »

Détournant les yeux de la console suspecte, je fais un clin d’œil amusé à ma compagne. J’entrevois du coin de l’oeil le visage boudeur de Jaila qui est apparu derrière le pupitre. L’observateur reliquat s’approche d’elle et volette au dessus de sa tignasse ébouriffée.

« - On a toujours besoin d’une IV d’observation capable d’effectuer les calcul de rentrée en atmosphère. J’aurai bien aimé son aide parce que je suis toujours rassurée quand l’unité Reliquate vérifie mes équations. J’aurai même certainement laissé l’unité Reliquate faire une partie des manoeuvres d’approche… »

J’ai lancé le fil de ma canne à pèche, j’ai mis un gros hameçon avec une mouche scintillante à souhait…Il ne reste plus qu’à laisser mon gros poisson mordre l’appât. Oh, elle n’est pas dupe, j’en suis certaine. Mais je connais bien l’esprit pétillant de ma petite protégée. Comment pourrait elle résister à l’envie de piloter le vaisseau de sa maman toute bleue ? Et puis je lui montre ainsi que je ne lui en veux pas et que je lui fais confiance.

« - Je suis sure que Jai.La. 2.0 est tout à fait capable sous ma supervision… Mais il faudrait qu’elle vienne de suite, sinon je ne pourrais pas lui confier les manœuvres d’approches… »

J’ai tout programmé et j’ai mis en place des sécurités qui me permettent de reprendre le contrôle instantanément. L’approche d’Eos est des plus simples et ne présentent pas de problèmes particuliers… je la vois se lever depuis sa cachette et s’approcher de moi, son observateur reliquat juché sur sa tête à présent.

« - Cette unité se présente sur la passerelle et se tient prête à s’installer à son poste. »

Je lui souris et je l’attrape pour la poser sur mes genoux. Je pose mon menton sur son épaule et d’un ton confiant et chaleureux, je lui donne rapidement les consignes.

« - Très bien Unité Jai-La 2.0. Voici tes instructions : j’aimerai que tu vérifies ce calcul d’approche et ce vecteur de trajectoire. Ensuite, tu m’établiras un plan de vol jusqu’au point alpha, ici. Pour cela tu… »

Je n’ai guère besoin de lui expliquer comment marche les commandes de vol et les instruments de navigation. Elle m’a suffisamment observée et je ne doute pas qu’elle ait déjà essayé sur le module d’entraînement et de simulation du Nebula. Je me contente simplement de guider ses premiers pas lui laissant une grande marge de manœuvre dans ses calculs. Ses petits doigts virevoltent sur la console et bientôt un petit sourire ravi illumine ses traits. Je regarde Eni, amusée et admirative. Enfin, ma petite puce tout rose se tourne fièrement vers moi et me présente le fruit de ses calculs. Je les compare sans rien dire avec les miens. Son approche et son vecteur sont un peu secs et inutilement risqués. Elle a voulu établir un vecteur au plus près oubliant de prendre en compte les conditions atmosphériques.

« - C’est très bien unité Jai.La 2.0. Mais nous n’avons pas besoin d’effectuer une entrée en catastrophe qui risquerait de causer des dommages aux propulseurs et aux systèmes de navigation. Peux tu corriger cela s’il te plait ? »

Jaila réprime une petite grimace frustrée mais se remet de suite à calculer. En deux minutes, elle me présente un plan de vol plus proche de celui que j’ai réalisé. Je lui souris.

« - Parfait. Il ne te reste plus qu’à nous guider à présent. A toi les commandes. Je les reprendrais dès que nous arriverons au point Alpha. »

Le point Alpha, c’est le point d’entrée effectif dans l’atmosphère. Cela dépasse un peu les compétences de ma petite puce. Pour dissiper toute déception, j’ajoute rapidement :

« - Tante Eni est toujours malade quand ce n’est pas moi qui effectue l’entrée en atmosphère. Tu ne voudrais pas la voir vomir dans le poste de pilotage, n’est ce pas ? »

En fait Eni a tendance à s’accrocher à son fauteuil quand j’effectue mes rentrées en atmosphère sportives… Je lui jette un coup d’œil amusé.

« - Ou plutôt comme toute bonne unité d’observation Reliquate, L’unité Jai.La 2.0 voudra certainement examiner la façon de faire de cette unité biologique asari nommée Cylia, aka Maman, afin de la reproduire une prochaine fois, non ? »

Ma petite puce si sérieuse avec son module reliquat sur la tête acquiesce et me décoche un grand sourire très peu cybernétique. Je dépose un baiser sur sa joue et je surveille les manoeuvres d’approche programmées par Jaila. Le Nebula suis parfaitement sa course, guidé par ma petite pilote. Nous atteignons notre trajectoire orbitale et à ce moment je reprends le contrôle des opérations pour la rentrée dans l’atmosphère. Jaila observe toutes mes manoeuvres d’approche avec attention. Eni, concentrée sur le manifeste de commande lève enfin les yeux vers nous.

« - J'ai brièvement échangé par Extranet avec ce Jex lors de la prise de commande: c'est un Galarien j'en suis sure, il n'y a personne d'autre pour taper des phrases entières en moins de deux secondes ! Il a été aimable, mais pas particulièrement expansif. Très direct même. Le nom de leur "mission Centaure" fait plus humain par contre je trouve? Comme leurs bâtiments moches, remarque. Mais je ne sais pas ce qu'ils peuvent bien y traficoter ! »

La coque du Nebula vibre soudain. Les boucliers du vaisseau sont parcourus de flammes bleutées. Nous plongeons dans l’atmosphère d’Eos. J’ajuste rapidement mes manoeuvres pour contrôler notre descente. Nous sommes prises dans des turbulences. Jaila bat des mains, oubliant qu’il n’est pas approprié pour une unité reliquate de manifester ce genre de démonstration. Nous franchissons la stratosphère et nous plongeons subitement, sphère incandescente secouée par l’entrée dans l’atmosphère d’Eos. Bien que concentrée sur notre approche, je trouve le temps de répondre à Eni :

« - Un Galarien ? Je ne sais pas trop quoi penser de ce canyon et de cet avant poste7. On ne prendra pas de risque et on mettra nos combinaisons anti radiations. Malgré leur système de dissipation local, je n’ai pas envie de prendre des risques. »

Le Nebula plonge dans la troposphère et je contacte nos clients sur la fréquence convenue.

« - Nebula, de NEBULA Delivery Inc à Mission centaure, m’entendez vous ? »

Nos communicateurs nous transmettent une voix grésillante :

« - Ici Mission Centaure. Comment ça va Nebula ? »

Le ton de la voix est celui d’un Galarien comme le pensais Eni.  Sa réponse n’est pas très protocolaire. Ce n’est peut être pas un poste militaire ou mercenaire comme je le pensais… J’adopte un phrasé plus détendu.

« - Ici le Nebula. Tout va bien. Nous avons votre cargaison. Pouvez vous me donner un vecteur d’approche ? Terminé. »

La voix qui me répond grésille à nouveau. Peut être est ce la radioactivité ambiante qui perturbe les communications ?

« - Je vous transmets le vecteur d’approche, Nebula. Attention il y a des rafales sournoises en approche. Le canyon est battu par les vents. Terminé. »

Je m’en doutais un peu. Sous les yeux de Jaila très attentive, j’enclenche les propulseurs latéraux, les mettant en mode de veille. Je programme une correction de trajectoire et j’approche du canyon. Le Nebula est secoue par une rafale de vent mais les propulseurs latéraux compensent immédiatement.

« - Le Nebula est une grosse baleine ivre dans un maelstrom… Accrochez vous les filles on va valser un peu. »

Un puissant vent tourbillonnant nous assaille soudain. Le sable projeté dans les airs me bloque la vue et je dois me fier aux instruments radar pour me guider. Bien que secouées, nous conservons le cap pour nous approcher de l’aire d’atterrissage délimitée par les pylônes et une longue esplanade de béton. Les deux bunkers massifs sont recouverts de filet de camouflage.

« - Tu as vu Eni ? Ils ne veulent pas être vus. Qui que se soit, il ne manque qu’une batterie anti aérienne pour que le complexe soit une vraie forteresse. Tu es sure qu’on n’a pas affaire à des contrebandiers ? »

En même temps que voudraient faire des contrebandiers d’une cargaison de réfrigérateurs et de capsules de Cryo ? Des flashs lumineux rouges me désignent les limites de l’aire d’atterrissage. Le nez du Nebula pointe doucement vers l’avant et se redresse une seconde plus tard. Je cabre doucement le lourd cargo et le train d’atterrissage se déploie. Nous nous posons sans heurt sur le sol d’Eos. Je laisse sous tension les moteurs, au cas où nous devrions décoller au plus vite, et je soulève Jaila pour m’extirper de mon siège de pilotage. Un véhicule Kert rafistolé s’approche de nous. Il est sorti par une grande porte qui s’est ouverte dans le premier bunker. Je distingue un groupe de Galariens qui descend du véhicule. Ils ne sont pas armés visiblement.

« - Aller, au travail ! »

Les senseurs indiquent une forte concentration d’eau et la présence de cultures hydroponiques dans le sous sol. Malgré la radioactivité ? De plus en plus étrange…

Néanmoins, nous savons ce que nous devons faire : Je vais m’occuper de désarrimer la cargaison tandis qu’Eni prendra contact avec notre client. Jaila reste aux commandes et à la maintenance. Je lui fais un clin d’œil avant de m’engouffre dans le sas qui mène à la cale.

« - A toi le commandement Mademoiselle la Reliquate ! Eni ? Tente de savoir  ce que c’est que ce complexe si tu peux.»
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Enisphira T'sime V'anis

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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptySam 27 Mai - 7:44
Cher journal,

Nous y voilà, enfin ! Posées sur Eos, et prêtes pour accomplir notre premier contrat ! Je n'ai pas oublié le risque des radiations, aussi, malgré les pylônes protecteurs, j'ai enfilé ma combinaison protectrice. Je l'avais achetée exprès avant de partir avec Cylia, mais je ne pensais pas avoir à l'utiliser aussi vite ; j'en suis ravie ! Non, non, pas parce que j'aime le danger, au contraire ! Mais parce que j'avais terriblement envie de l'essayer dans une situation réelle.
Ma tenue toute neuve est très proche dans sa conception des armures que le Leusinia fournissait à ses membres. D'apparence très fine, légère, elle est taillée sur mesure afin de m'envelopper et me mouler parfaitement, et de s'adapter à mes mouvements. Evidemment elle porte ma touche personnelle, et j'ai faite teindre sur sa surface blanche diverses élégantes arabesques jaunes. J'y ai également fait ajuster quelques bandes de tissu fin afin de rompre avec le côté "militaire", et de lui donner un aspect plus élégant et confortable. J'ai aussi emporté mon arme avec moi, mais rangée et à peine visible:  elle ne sert pas à menacer, et de toute manière si je devais me battre mon premier réflexe ne serait certainement pas de la dégainer, on apprend vite à toujours avoir ce genre d'objet sur soi lorsqu'on est une colon !

Maintenant que j'y pense, il nous faudrait un logo pour notre entreprise. On pourrait l'ajouter sur le Nebula, nos armures, et nos formulaires de commande extranet ! Même si nous ne sommes que trois dans notre petite société (non, toi tu ne comptes pas, tu n'es que mon journal !) (...Oh, ne te vexe pas ! Mon "que" n'était pas méprisant ! Tu comptes beaucoup pour moi, et tu es très utile ! Mais tu n'est pas une personne c'est pour ça... Regarde, je n'ai pas compté le vaisseau non plus ! Ni Nelsha notre poisson. Mais elle... oui je sais, merci de me le rappeler... n'enfonce pas trop le couteau dans la plaie s'il te plaît !). Bref ! Rapelle-moi d'en parler à Cylia et Jaila.

♦♦♦♦

Le site se compose de la plateforme d'atterrissage où nous avons posé le Nébula (bien que le terme "champ d'atterrissage" serait plus approprié si tu veux mon avis journal, vu qu'il ne s'agit que d'une simple piste plate), d'un bunker de la taille d'une grosse maison accolé à la falaise, de quelques petites structures secondaires en béton armé également, et d'un alignement de pylônes qui fait le tour de toute la zone, large d'une bonne centaine de mètres. De nombreuses traces de roues ainsi que la présence de plusieurs véhicules (à la fois des légers, probablement des modèles d'exploration, mais aussi de plus imposants visiblement alloués au transport) témoignent d'une activité assez intense.

Tandis que Cylia et Jaila s'affairent avec la cargaison j'ouvre le sas, et, toute pimpante, je sors du vaisseau. Le vif soleil me fit cligner des yeux mais je m'y habitue vite. Le déchargement viendra plus tard, et avec nos pouvoirs biotiques à Cylia et moi ce sera une formalité ! Enfn pas tout à fait... c'est en général assez bluffant pour ceux qui nous voient à l'oeuvre la première fois. Pour le moment je dois prendre contact avec nos clients, qui sont visiblement les deux galariens qui viennent vers moi. Ils ne portent pas de combinaisons eux, mais des blouses de style scientifique relativement épaisses, blanches et orange (pas celles de scientifiques du Nexus donc), et avec cette espèce de poignée moche au niveau de la poitrine qui est la grande mode chez les galariens depuis des années. Ils sont grands -comme des galariens-, avec la peau aux nuances beige et bordeaux.

Je n'ai aucun mal à me composer un air à la fois aimable, charmeur et professionnel. Un peu le même que celui que j'utilisais lors des consultations avec mes patientes, et qui met à l'aise les gens tout en soulignant mon sérieux. C'est notre premier contrat et je voudrais qu'il se passe impeccablement, même ça ne sera pas si simple: je ne peux pas me contenter d'être aimable car je dois leur rappeler qu'ils nous doivent un extra. Le regard franc, les dévisageant tour à tour droit dans les yeux mais sans insistance déplacée, je leur tends la main:

- Je suis le docteur Eni T'sime V'anis, de Nebula delivery. Enchantée de vous rencontrer !

Je sais, journal, que mon doctorat n'a rien à voir avec ma nouvelle profession de convoyeuse. Mais c'est le genre de petit détail qui met en confiance ! Et puis je ne me suis pas embêtée à faire de si longues études pour continuer à me faire appeler mademoiselle, zut !
Le premier des deux galariens est en réalité une galarienne: ça se reconnaît tout de suite avec ses gestes plus élégants et sa voix suraiguë. Elle me scrute intensément de ses grands yeux noirs, et prend la main que je lui tends en me disant de sa voix qui perce mes oreilles:

- Bonjour. Je suis Tis Bangrumm, et voici mon frère Jex.

Celui-ci, visiblement très enjoué, renchérit:

- Ravi-de-vous-accueillir-ici-madame ! Mademoiselle ? Docteur. Vraiment-enchanté ! J'espère-nous-espérons-que-vous-avez-fait-un-bon-voyage ? Pas-trop-difficile-de-nous-retrouver ? Nous-avons-coupé-les-brouilleurs-exprès-le-temps-de-votre-passage !

Eh bien, ce Jex est encore pire à l'oral que lors de notre bref échange par écrit ! Qu'est-ce qu'il parle vite !! En plus de cela il acquiesce à chaque mot, et le va-et-vient de sa tête me donne le tournis ! Malgré ça je m'accroche aussitôt la perche qu'il me tend pour tenter de satisfaire ma curiosité. Enfin non, en vrai il me faut bien quelques secondes le temps d'intégrer et de décortiquer sa phrase prononcée à une vitesse affolante, mais après cela je reprends:

- Nous avons une pilote experte ! Cela réduit énormément les risques liés au fléau ou au reste.
-Je glousse, puis affiche un air naïf- Oh, vous avez un brouilleur ?  On se croirait presque dans une base militaire secrète !

Le galarien semble ravi de ce qui ressemble à une innocente curiosité admirative de ma part, mais Tis (c'est la soeur galarienne ; essaie de suivre un peu, journal, que je n'aie pas à répéter à chaque fois !) fait taire son frère du regard. Elle me sourit alors (et tu sais journal, habituellement je trouve les sourires des galariens plutôt mignons, mais le sien me fait froid dans le dos !) et me dit:

- C'est que nous tenons à notre isolement. Nous n'aimons pas être dérangés et puis... l'endroit est dangereux !

- Nous-ne-recevons-pas-énormément-de-visiteurs-par-ici, alors-c'est-toujours-un-plaisir-de-faire-la-conversation-vous-voyez ?

- Oui, c'est un drôle d'endroit pour s'établir ! -je ris légèrement- D'ailleurs...

- Ne faites pas attention à mon frère, nous coupe la galarienne, il est beaucoup trop bavard !

Dire ça malgré mon insistance appuyée à m'intéresser à ses activités, c'est presque vexant !

- Venez docteur, que je vous montre ou décharger la marchandise.

- Ne-pourrait-elle-pas-nous-les-apporter-directement-dans-les-sous-sols ? Je-ne-crois-pas-que-Garkan-apprécie-de-devoir-les-porter-tout-seul-jusque-là-bas. Garkan-est-notre-technicien-polyvalent. Homme-à-tout-faire, turien, me précise-t-il obligeamment.

Avant que Tis n'objecte, ce qu'elle semble manifestement vouloir faire, je lui coupe l'herbe sous le pied:

- Evidemment monsieur Bangrumm, avec plaisiiir ! Vous me montrerez l'endroit qui vous conviendra !

C'est l'occasion idéale pour jeter un petit coup d'oeil en passant. Comment ? De la curiosité déplacée ? Mais non journal, c'est... de la prudence. Parce que je me méfie de leurs activités bizarres, voilà. Sincèrement cette Tis à quelque chose de louche, et plus elle cherche à me le cacher, plus je veux savoir !
Si la galarienne continue de me scruter avec son insistance dérangeante, son frère, plus jovial, s'exclame avec son habituel débit inaudible:

- Oh-parfait ! Suivez-moi-nous-allons-dans-le-bunker-je-vais-vous-guider.

A ton avis, journal ? C'est vraiment imprudent de s'aventurer toute seule avec eux ? Je suis une redoutable biotique je te rappelle, et surtout une curieuse maladive !! Et puis, plus sérieusement, il y a quelque chose dans l'attitude dans ces deux la de singulier. La façon dont ils me regardent peut-être,  ou bien est-ce simplement parce que tout cet endroit est si étrange ? Je lai dit sur le ton de lap laisanterie jusqu'à maintenant (si, si, je plaisantais !) mais en réalité, je suis un peu inquiète à l'idée de livrer du matériel qui serait utilisé à des fins malhonnêtes.
Mais tu as raison, je préférerai être avec Cylia pour rentrer là-dedans. Et puis elle m'en voudrait de commencer à fouiner sans elle !

- Bien sur ! Accompagnez-moi au vaisseau, ma collègue et moi allons décharger le premier conteneur et vous nous montrerez.

Le galarien semble manifester un désappointement, mais je ne saurai l'affirmer.
C'est alors que, moi aussi, j'affecte soudainement un air contrit:

- En réalité je suis un peu embêtée, madame et monsieur Balgrumm. -C'est fou ce que j'imite bien l'air peinée ! Je sais que je devrais avoir honte de mon journal mais... c'est tout l'inverse !- C'est que nous nous attendions à une livraison en zone sure, et pas à toutes ces radiations ! Heureusement que notre cargo est équipé du nécessaire contre ce genre de choses...

En réalité, tous les vaisseaux actuels possèdent ce genre de protections standard, sauf peut-être les poubelles volantes des réfugiés. Mais je n'ai aucun scrupule à jouer sur leur culpabilité !

- ...sans quoi je ne vous parle pas du danger encouru ! Ce que je m'empresse pourtant de faire: Dermatoses, kystes, éruptions et destruction des tissus cutanés, mutations dermiques plus ou moins marquées, et peut-être même sur une plus longue durée cancers ou profondes altérations cellulaires ou nerveuses.

Les deux galariens paraissent un moment décontenancés. Puis Tis réplique, véhémente:

- Mais la zone est sans danger ! Ces pylônes nous protègent et rendent notre centre parfaitement sur !

Je ne me démonte pas, et, jouant toujours l'atterrement:

- De votre propre aveu, la zone est dangereuse ! Imaginez un peu: nous avons failli nous arrêter un peu avant votre base pour faire la vidange des moteurs -je baratine totalement, j'ignore même si on peut vidanger un moteur-. Notre pauvre fille aurait alors été... -je me mets les mains devant la bouche, les larmes aux yeux- ... je n'ose même pas y penser !

Ne se laissant pas démonter, la galarienne réplique:

- Mais tout se termine heureusement vous voyez ! Pas de dommage, et une livraison bien à l'heure ! Pas de quoi en faire...

Je la coupe :

- Que les porte-flammes nous gardent... heureusement que je suis médecin ! Je pourrai garder un oeil sur notre équipage si jamais des signes d'affection se déclarent !
D'ailleurs il faudra que je note ce changement de tarif sur notre archive de livraison, vous comprenez ? C'est important pour conserver notre accréditation du nexus. D'ailleurs on pourrait nous taxer de concurrence déloyale pour livraison sous-tarifée.


Je la sent près de dire non.  Elle échange un regard avec son frère que je n'arrive pas à déchiffrer, puis finalement esquisse une grimace. Le coup a porté ! Enfin il me semble... La galarienne me répond d'une voix calme -mais toujours aussi aigüe:

- Bien sur, nous comprenons. De toute manière ça n'a pas d'importance... Vous aurez le supplément.

C'est tout ? Même pas un petit signe d'émotion ? Mais elle a quoi, cette galarienne ? Et puis qu'est-ce qu'elle veut dire par "pas d'importance ?" Peu importe: je me retiens de jubiler ! Jouant toujours l'émotion, je les remercie et repars seule au vaisseau, laissant le frère et la soeur dans un conciliabule.

♦♦♦♦

De retour au Nébula, je raconte en détail à Cylia ma rapide conversation.

- Je ne pense pas qu'il y ait vraiment de raisons de s'inquiéter, même si ces deux-là m'intriguent un peu. Je serais tout de même plus rassurée si Jaila ne restait pas toute seule. Je sais bien qu'elle est débrouillarde et qu'elle a son reliquat, mais elle est encore petite !

Je hèle alors notre petite humaine adorée:

- Jaila, ma belle ! Tu vas nous aider: prends l'élévateur, comme ça tu pourras emmener les cargaisons les plus légères en même temps que maman et moi.

J'ajoute, avec un sourire:

- Si on travaille bien tu pourras faire le dernier voyage montée sur un caisson volant, comme Treizilia !

Treizilia, tu ne dois pas connaître journal, c'est un peu l'équivalent Asari d'Aladdin et son tapis volant chez les humains. Ma promesse connaît un vif succès !
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Cylia T'Sali

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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyLun 29 Mai - 2:04
Bon ! A moi de jouer à présent. J’espère qu’Eni s’en sortira bien avec nos clients Galariens. Je file vers la soute me glisse dans le sas et je descends prestement l’échelle pour atterrir avec souplesse sur le sol de la cale. Je vérifie rapidement les capteurs environnementaux et je règle les boucliers anti radiation. Je n’ai pas envie de prendre de risques avec la radioactivité locale. Les pylônes tout autour du site ont beau généré un champ de protection, je suis toujours prudente. Je vérifie aussi la combinaison de Jaila pour le cas où elle déciderait de s’aventurer dehors.

Je me retourne vers les caissons et les conteneurs que nous devons livrer. Je consulte une dernière fois le manifeste d’expédition avant de me diriger vers la rampe de déchargement. Je pianote le code d’ouverture sur la console et le ventre du Nebula s’ouvre dévoilant le béton de l’aire d’atterrissage. La rampe se pose au sol et le ronronnement de moteurs s’arrête. Malgré le champ de protection des pylônes, le vent est si fort au dehors qu’il soulève du sable et de la poussière qui s’infiltre dans la soute. Un bruit sourd retentit derrière moi, comme celui que ferait une fillette qui se réceptionne sur une caisse, puis  celui d’une cavalcade suivie d’un rire joyeux et des cliquetis de servomoteurs reliquats. Je me retourne pour découvrir le visage enjoué de ma Jaila, son drone reliquat la suivant comme un toutou.

« - Cylia ? Je peux t’aider ? »

Je lui souris et je tends la main pour effleurer sa joue. Le drone au dessus de sa tête se mets à grésiller et à « parler ». Il agite ses « tentacules », tandis que son « corps » se met à vibrer.

« - Bip didibip / Bipbip / bipdibip didibip. »

Je prends un air interloqué qui ravit ma petite demoiselle.

« - Qu’est ce qu’il dit ? »

Le plus étonnant c’est d’entendre Jaila lui répondre en imitant les « gazouillis » du drone.

« - Dip / Bipbidibip / Bip/ Bip didi bip / Dip bip dibip. »

Elle éclate de rire et se retourne vers moi, un sourire espiègle sur les lèvres.

« - L’unité drone observateur Jai.la 2.0 est là pour observer les activités étranges des aliens qui officient dans la structure nommée Nebula. Continuez à vaquer à vos activités, sujet d’étude numéro 1. »

Je pose mes mains sur mes hanches et je la regarde en riant.

« - Je croyais que tu voulais m’aider ? »

Jaila s’allonge à plat ventre sur le caisson sur lequel elle est perchée et son drone reliquat la survole, balayant de son scanner les caissons, la pilote Asari qui se tient devant lui et les consoles de commandes. Il émet une nouvelle série de petits « bipbips » à l’intention de ma petite protégée.

« - Oh mais comme me l’a fait remarquer Pioupiou, la tache d’une unité observatrice est d’observer… »

Pioupiou ? C’est comme cela qu’il s’appelle ? Quel nom comique. Je me garde bien de critiquer la créativité de ma Jaila en matière de noms. Je me contente de poser ma main sur le caisson et de me concentrer. Une vague d’énergie bleutée parcoure la surface du container, englobant l’unité Reliquate Jai.La 2.0 qui émet un petit rire ravi. Le caisson se soulève et, flottant à quelques centimètres du sol, s’engage sur la rampe d’accès à la soute qui est déployée à présent. Le précieux container renfermant une unité cryogénique individuelle modèle 25k Delta1, dotation réglementaire des modules de survie des Arches Hypérion et Leusinia, glisse sur le toboggan d’accès pour finalement se poser sur le béton de l’aire d’atterrissage.

Sans relâcher ma concentration, je fais signe à Jaila de descendre. Elle se redresse et s’agrippe des deux mains à la coque de son drone reliquat. Les « tentacules » préhensibles de l’observateur la saisissent délicatement par les fesses et elle s’assoie sur le siège ainsi improvisé. Ainsi supportée par lui, elle regagne la soute.

« - Bip Bidibip / Bip bip tidibip !  Yahouuuuu !”

Je ris à nouveau.

«- Tu n’as pas l’impression que le « yahoouuu » à la fin ne fait pas trop langage Reliquat ? »

Elle me tire la langue. Je m’empresse de faire de même. Malheureusement c’est le moment choisi par Eni pour revenir… Autant pour mon personnage de la pilote sérieuse et responsable. L’air impassible, je tente néanmoins de ne pas voir le regard gentiment moqueur de mon amie. Tandis que nous regagnons la soute elle me raconte rapidement la conversation avec nos clients Galariens.

« - Je ne pense pas qu'il y ait vraiment de raisons de s'inquiéter, même si ces deux-là m'intriguent un peu. Je serais tout de même plus rassurée si Jaila ne restait pas toute seule. Je sais bien qu'elle est débrouillarde et qu'elle a son reliquat, mais elle est encore petite ! »

Je sais bien ce qu’elle pense : Elle raisonne encore comme un médecin et non comme une copilote de vaisseau. Pour elle, Jaila est parfaitement protégée si nous sommes avec elle et que nous pouvons dresser nos boucliers biotiques. Elle ne se rend pas compte que le poste de pilotage du Nebula est à l’épreuve des intrusions. Enfin presque… Il faudrait un équipement d’abordage avec des charges creuses pour faire sauter le sas. Ou bien pirater les logiciels anti intrusion qui verrouillent l’accès à la passerelle. Des pirates ou des mercenaires pourrait disposer de l’entraînement et de l’équipement pour s’en charger mais rien n’indique que nos clients disposent d’une telle possibilité.

Si elle pense qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter, autant faire ce qu’elle propose. Je pianote rapidement sur mon OmniTech pour reprogrammer la console de sécurité de la soute. Un champ de force se déploiera quand nous quitterons l’appareil et il suffira que les scanners détectent notre approche pour que celui-ci soit coupé. Pas d’intrus à bord du Nebula. D’ailleurs cela vaut mieux au vu des drones bricolés qui traînent dans la cabine qu’occupe notre petite puce.

« - Jaila, ma belle ! Tu vas nous aider: prends l'élévateur, comme ça tu pourras emmener les cargaisons les plus légères en même temps que maman et moi. Si on travaille bien tu pourras faire le dernier voyage, montée sur un caisson volant, comme Treizilia ! »

Oh ? Le conte préféré de Jaila. Enfin avant qu’elle ne se passionne pour les reliquats… Je ris à nouveau en voyant Jaila descendre vivement de son fauteuil volant digne d’une reine maléfique d’un mauvais Holo et s’activer à présent. Elle grimpe dans un petit chariot élévateur et avec l’habileté d’une pilote expérimentée soulève une des plus petites caisses.

« - Vroum vroum ! Unité Jai.La 2.0 opérationnelle. Phase déchargement enclenchée. L’unité suivra les aliens toutes bleues qui semblent tout décider dans ce vaisseau. »

Je secoues la tête d’un air désespérée et je regarde Eni d’un air critique.

« - Tu sais qu’elle va le réclamer encore et encore, n’est ce pas ? »

Mouais… Je suis un peu hypocrite là… Qui s’est amusé à faire du caisson toboggan avec Jaila il y a à peine deux minutes ?  Je me penche vers Eni et je dépose un baiser sur ses lèvres avant de me concentrer et de créer un nouveau  champ biotique autour d’un caisson imposant. Il se soulève et glisse lui aussi par la rampe d’accès. Je descends à sa suite sur la piste d’atterrissage. Eni me suit avec un autre container.

Soulever ainsi des containers grâce à nos pouvoirs biotiques n’est pas si dur qu’il peut le paraître. Il faut rester concentrée et surtout ne pas essayer de faire quelque chose de trop compliqué. Il est plus simple de juste soulever le container et de le pousser à la main plutôt que de le propulser par la pensée. C’est pour cela que la rampe d’accès nous facilita la tache : il suffit de laisser faire la gravité. Le caisson cryogénique soigneusement emballé glisse de lui-même vers le sol et la zone de déchargement. Ce que je n’avais pas prévu par contre, c’est que nos clients nous demanderaient de transporter la marchandise dans leur complexe.

« - Dis, Eni ? Tu n’as pas l’impression qu’ils nous prennent pour des manoeuvres nos clients ? Je ne suis pas une ouvrière mais une pilote. Et toi tu es médecin… Bon Jaila est… une unité reliquate déguisée en mode d’infiltration et de reconnaissance furtive. Mais ça ils ne peuvent pas savoir… »

Nous poussons toutes les deux les deux premiers caissons vers le premier bunker. Les deux Galariens se sont approchés de nous. Le male me salue.

« - Bonjour-je-suis-Jex-Bangrumm-et-voici-ma-sœur-Tis-Bangrumm ! Bienvenue-au-Centre-de-Recherche-Centaure ! C’est-le-bunker-devant-vous. Il-comprend-trois-centre-d’étude-qui… »

Sa sœur l’interrompt en tirant sur son avant bras.

« - Tais toi. N’ennuie pas nos invitées avec des choses qui ne les intéressent pas. Merci de votre aide pour décharger. »

Je jette un regard vers Eni. Ces gens sont bizarres. Je me demande ce qu’ils font ici et pourquoi ils ont besoin de caisson de cryogénisation. Je tourne la tête vers Jaila qui nous suit, très concentrée aux commandes de son chariot élévateur. Nous arrivons devant le bunker. Il est peint en ocre et ses structures sont recouvertes d’un filet de camouflage.

« - Qu’est ce que vous faites exactement comme recherches ? »

Le Galarien fait mine de nous répondre mais un regard en direction de sa soeur l’en dissuade. Elle nous répond d’une voix grinçante :

« - Cela ne vous regarde pas. »

Un Turien portant une tenue de mécanicien ouvre en grand les portes du hangar où nous devons délivrer la marchandise. Nous pénétrons dans une sorte de laboratoire découpé en plusieurs zones bien distinctes. Des cuves de cryogénisation ont déjà été installées et aménagées en cultures de tissus organiques. Je jette un coup d’œil vers Jaila, puis vers Eni. Je n’ai pas envie que Jaila tombe sur des restes d’autopsie ou je ne sais quoi d’autres du même genre. Je crois qu’Eni a la même idée. Je hoche la tête et je repose lentement le caisson que je soulevais avec mon champ d’énergie. Celui-ci se dissipe. Je m’approche de Jaila.

« - Ma puce. On va retourner au Nebula. Laisse le caisson ici pour Tante Eni. »

Je me retourne vers nos clients.

« - Je reviens. Je rapporterais un autre caisson. »

La Galarienne secoue la tête, désapprobatrice.

« - Mais c’est idiot. Nous allons perdre du temps. Venez, amenez ce caisson par là bas ce sera plus rapide. Vous n’allez pas commencer à faire des manières, j’espère ? »

Je me tourne vers elle et je la fusille du regard.

« - Ce n’est pas à vous de décider. Si vous voulez que je décharge la cargaison ailleurs que sur la plateforme d’atterrissage, taisez vous. Rien dans le contrat ne m’oblige à transporter les caissons dans votre laboratoire. »

Cette pétasse commence à m’énerver sérieusement. Si elle ne veut pas comprendre mes raisons, tant pis. Franchement s’emporter contre un client ça ne se fait pas, mais je n’ai pas envie de discuter de mes raisons avec elle. Je grimpe derrière Jaila tandis qu’elle fait demi tour. Nous sortons du hangar quand un long hurlement retentit, me glaçant le sang….

« - Quoi ? »

Ce genre de hurlement… Je me retourne…. Cela vient du bunker. Impossible de confondre ce hurlement une fois qu’on l’a entendu une fois… C’est le cri d’un Colosse Kert. Il semble provenir des sous sols du bunker. Jaila s’est arrêtée, frappée de peur.

« - Roule ma puce. On retourne au vaisseau. »
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Enisphira T'sime V'anis

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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyJeu 1 Juin - 8:18
Eh bien, on peut dire que ça ne se passe pas bien entre la galarienne et ma Cylia ! Il est vrai que notre cliente est antipathique et froide, et que mon amie est très méfiante, mais il n'a pas fallu plus de quelques mots pour que ça dégénère ! Tu sais journal, je crois qu'on a bien fait d'y aller tous les deux en premier pour établir le premier contact.
Qui ça tous les deux ? Bah toi et moi bien sûr ! Ce n'est pas toi qui te plaignais que je ne te considère pas comme un membre de l'équipage à part entière ? Eh bien tant pis pour toi !
Non, non, trop tard !

Pour ma part, c'est toute émerveillée que j'ai découvert le contenu de leur hangar. C'est un véritable entrepôt où s'alignent des caissons de toutes tailles ! Les notes qui défilent sur les écrans de contrôle font baver la scientifique en moi: dans le premier, ici, un metretopus aurantiacus, avec une série de données que je n'ai pas le temps d'essayer de comprendre. Là, un centripotum baetis ; lieu de capture... oh, je n'ai pas le temps de lire non plus.
Tu veux savoir ce que c'est, ces machintrucus au nom compliqué ? Ce sont des espèces de la faune d'Eos. Le centrimachin, ça ressemble à une grosse libellule sans ailes. Mais quand je dis grosse, je veux dire de la taille de Jaila ! Le second c'est un insecte, endémique à Eos également. Eh oui mon grand, ça sert de jouer les rats de bibliothèque ! S'ils n'ont pas de nom plus simple, c'est tout simplement qu'ils vivent dans des coins où personne n'habite, et donc ou personne n'a besoin de parler d'eux.

Bon, au moins ce qui me rassure c'est qu'il n'y a pas de caisson avec écrit "Spécimen Asari – autopsie en cours". Enfin... le dernier caisson de la rangée me met le doute... au lieu d'un nom d'espèce, il y a inscrit "spécimen 86". Le caisson ferait la bonne taille en plus !

En vérité, j'aurai sans doute été ravie de passer des heures à fureter ici s'il n'y avait eu ni les galariens, ni Jaila. Oh, en fait je ne suis pas sure que ça aurait intéressée Cylina non plus. Toi ça t'intéresse ? Bon, alors toi tu aurais eu le droit de rester. Seulement voilà, il y a Jaila justement. Et si je serai ravie de découvrir ici des spécimens exotiques rares, ou même des cadavres d'autochtones dans tous les états, (non, bon, en vrai j'adorerai, mais je serai aussi franchement inquiète parce que ce serait vraiment préoccupant !), je serai nettement moins ravie que notre petite humaine tombe sur ce genre de spectacle. Il y a des choses qui paraissent passionnantes pour une chirurgienne, mais qui traumatiseraient une petite fille de onze ans !

Nous échangeons un regard, Cylia et moi, et la même inquiétude semble nous avoir traversé l'esprit.

- Ma puce. On va retourner au Nebula. Laisse le caisson ici pour Tante Eni.

Il vaut mieux que notre petite protégée ne rete pas trop dans ce hangar, car il abrite visiblement de quoi peupler ses cauchemars ! Déjà, je ne serai pas surprise qu'elle rêve de labo de savant fou. Elle est du genre à vite laisser courir son imagination ! Je n'aurai pas de soucis pour gérer à la fois le rangement des caisses, les deux galariens et leurs caractères, et la perception du paiement avec supplément pour zone dangereuse et aide au transport.

Bien qu'inquiète de devoir laisser notre enfant toute seule dans le Nébula, je n'en montre rien. Avant qu'elle ne parte, je lui fais un bisou sur le bout du nez en lui disant d'un air espiègle:

- Ne t'inquiète pas, pour Treizilia ma promesse tient toujours !

Puis j'enlace ma jolie pilote, visiblement un peu en pétard, et lui dit d'une voix rassurante:

- Ça va aller, je m'occupe d'eux. Ils sont bizarres mais pas méchants.

Je lui fais un clin d'oeil

- Et je nous ramène notre petit cachet supplémentaire !

Mes deux compagnes parties, je me remets au travail. Etendant tout simplement la main devant moi, je concentre autour du caisson un entrelacs d'énergie noire et le soulève à ma hauteur.
La galarienne n'ajoute rien, mais elle ne cache pas sa joie de voir partir Cylia ! Son frère lui m'adresse un sourire à demi-gêné, comme s'il supposait que c'était l'accrochage entre sa soeur et ma compagne qui était la raison de ce départ. Pourtant il reprend vite avec son bagout habituel:

- Suivez-moi-nous-allons-déposer-ce-caisson-de-réfrigération-dans-la-méngerie. C'est-juste-à côté ! C'est-là-que-nous-enfermons-nos-spécimens-tout-juste-capturés. Ensuite-nous-allons...

- Tais-toi un peu Jex, tu n'as pas à lui raconter tout ça !

Oh mais qu'elle est pénible celle-là ! Il faudrait que je trouve un moyen de m'en débarrasser, et je suis sure qu'après ça son frère me ferait une véritable visite guidée !

- Jex, reprend-elle de sa voix qui me vrille les oreilles, va plutôt voir ce que fabrique Khorre avec le spécimen cent cinq.

Eh zut, je peux dire adieu à ma visite guidée...
Visiblement aussi déçu que moi, le galarien échange avec sa soeur, mais avec sa soumission habituelle il s'exécute.
C'était de la soeur que je voulais me débarrasser moi ! Bon d'accord Jex me grille des neurones à chaque fois qu'il parle tellement mon cerveau est mis à rude épreuve pour suivre son discours, mais au moins il est sympathique !

C'est donc accompagnée de la galarienne, qui m'adresse toujours ses drôles de sourires qui font froid dans le dos et cet espèce de regard déstabilisant, que je m'aventure plus profondément dans le bunker. Après le premier hangar nous descendons une espèce de large couloir en pente, assez large pour faire passer les véhicules que j'ai vus à l'extérieur. Il fait plutôt frais dans les sous-sols, et c'est presque un soulagement vu la chaleur qui règne à l'extérieur ! Mais cela contribue à donner à l'endroit une atmosphère encore plus déroutante...

Plutôt que de me fatiguer à déplacer le caisson à l'aide de ma télékinésie, je me contente de le maintenir en l'air, et de lui donner de l'élan en le poussant, comme nous le faisons Cylia et moi jusqu'ici. Seulement, à ma grande surprise, Tis vient à côté de moi et m'aide à pousser !

- Dites-moi, docteur T'sime V'anis -allons bon, elle a retenu mon nom du premier coup en plus ?- maintenant que mon frère n'est plus la et que votre collègue est partie, je voulais vous demander...

Ce qu'elle voulait me demander, je ne le saurai probablement jamais. Car au même moment rententit un énorme:

- GRAOOOOOOOR !!!!

Le hurlement se répercute sur les parois dans un écho terrifiant ! Je n'en mène pas large, et il s'en faut de peu pour que j'en laisse tomber mon fardeau ! Quant à la galarienne... elle semble hystérique !

- Oh-non-ce-n'est-pas-vrai ?!!! Ne-me-dites-pas-que... !!!

Le cri retentit une nouvelle fois, plus fort, mais j'entends d'autres voix avec lui. Des cris de galariens affolés visiblement.
Je ne connais pas trop la faune d'Eos. Enfin si, mais la théorie seulement, car c'est la première fois que je mets les pieds sur la planète. Je ne sais pas quel bestiau peut pousser un cri pareil, mais il doit être bien plus gros que ce que peut accueillir mon caisson de cryogénisation !
C'est ma cliente qui me tire de mon hébétude:

- Venez, il faut voir ce qui se passe ! Pourvu qu'ils n'aient pas laissé échapper le cent cinq...

Un peu déboussolée, je réponds bêtement:

- Mais...

Visiblement prompte à reprendre la maîtrise d'elle-même, elle me prend par le bras et répète:

- Venez !!

Bon, la journal tu pourrais me dire: mais Eni, tu es juste une livreuse, tu t'en fiches de leurs histoires. Tu aurais dû lui dire non et t'en aller, décharger les autres caissons en vrac sur la piste et filer d'ici ! Sauf que toi qui me dis ça, tu es bien au chaud à l'abri dans mon omnitech, à observer la situation avec le recul. Moi je suis en plein dedans ! D'une part j'ai toujours ma comission à récuperer, se de toute manière le médecin en moi prend le dessus: si des personnes ici sont en danger, je dois faire ce que je peux pour elles.

Abandonnant le caisson, nous n'avons d'ailleurs que peu de chemin à faire vers le sous-sol pour découvrir une pièce encore plus étonnante que la première, mais surtout un spectacle horrifiant !

La ménagerie porte bien son nom. Quoique pour ma part je l'aurai plutôt nommée la prison. C'est une pièce large, sombre, dont la seule entrée est la vaste ouverture par laquelle Tis et moi venons d'arriver. Des dizaines d'énormes containers d'acier épais sont entreposées ici, tous étiquetés, avec à l'intérieur des spécimens de tailles diverses. Mais ce qui frappe en premier, c'est l'énorme colosse recouvert de plaques osseuses blanches, hurlant au milieu de la pièce, en train de dévorer un malheureux galarien ! Un autre gît plus loin dans une mare de sang, tandis qu'un troisième se précipite sur ma cliente:

- Brangrumm, le cent cinq s'est réveillé ! Le carfentanil n'a pas fait effet assez longtemps et... il a dévoré Khorre !! Votre frère est blessé, et... !

Le carfentanil, c'est une drogue pour gros animaux. Les équipes d'exploration et d'étude du Nexus, et même de la voie lactée, s'en servent souvent mal pour la capture d'animaux dangereux -et généralement de gros gabarit- comme les varrens ou même les krogan, mais aussi les galariens qui sont très résistants à ce genre de drogues ! De rien journal, merci Enikipédia !

Tis, qui décidément, même si je ne l'apprécie pas trop, m'impressionne par sa réactivité, dit avec autorité (un peu gâchée cela dit par sa voix toujours aussi aigüe):

- On va récupérer Jex ! Ensuite on activera le système d'urgence pour cloisonner la ménagerie.

Dans ma tête, en un instant, deux inquiètudes se posent: 1) Jaila et Cylia, 2) Jex qui est là bas par terre et qui saigne abondamment. Mes deux compagnes ne risquent vraisemblablement  rien pour le moment puisque le colosse est ici avec nous, donc la priorité reste de sauver ce pauvre galarien qui gît à côté du colosse ! Pourtant aller le récupérer maintenant est bien trop dangereux, et les deux autres en sont bien conscients.

Calmant ma respiration, et sans écouter les battements de mon coeur qui s'agite, je me concentre. Ma méthode va être un peu brutale, mais c'est la seule solution qui me vient à l'esprit. Avec calme et précision, je guide un entrelacs d'énergie noire autour du blessé, et le soulève. Puis, prenant soin de maintenir un équilibre parfait entre la douceur et la fermeté, je le guide jusqu'à l'endroit où je me trouve.

Porté par le halo de brume bleutée, le galarien atterrit doucement dans mes bras. Ecartant alors les deux autres qui s'empressent de venir constater son état, je l'ausculte rapidement. Mes réflexes aiguisés par des années de pratique dans l'urgence, reviennent aussitôt. Je note une fracture ouverte sur le tibia droit, une plaie sur le flanc droit également, visiblement plusieurs côtes fêlées, une fracture de la pomette gauche, ainsi qu'un doute quant à une fracture du rein droit. Il faut sans tarder lui administrer du médi-gel, et le conduire au poste médical où je pourrai lui...

- Attention !

Je relève la tête juste assez vite pour voir une énorme masse blanche et noire foncer sur moi à toute allure !

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♦♦♦♦

Le trou noir... Il règne une étrange cacophonie autour de moi, comme les cris de dizaines d'animaux...  J'ai un goût sucré, un peu désagréable, dans la bouche, tandis que mon corps est tout ankylosé. Je sens que si je bouge, ne serait-ce qu'un petit peu, je risque de réveiller une cascade de douleurs...

Que c'est-il passé ? Je ne vois plus rien. Je m'inquiète un instant, avant de percevoir la lueur orangée et rassurante de mon omnitech. J'ai la sensation d'avoir été renversée par un véhicule de plusieurs tonnes à pleine vitesse, mais le pire c'est que ce n'est probablement pas très loin de la réalité !

Tandis que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je constate que la pièce est remplie de poussière. L'entrée où je me trouvais à l'instant n'est plus qu'un trou béant

Le... colosse nous est rentré dedans... et il est sorti ! Je me suis protégée avec un bouclier biotique celui-ci a volé en éclats !
Jex est étendu en vrac contre moi. Son pouls est encore faible, mais bien présent. C'est un soulagement ! Sans doute a-t-il été en partie protégé par mon bouclier, comme moi. J'ignore en revanche où sont Tis et l'autre galarien.
Je n'ai pas un instant à perdre !

- Journal, passe-moi Cylia !

Un écran virtuel s'ouvre sur mon omnitech, me montrant le visage de mon amie. J'ignore quelle drôle de tête je peux bien avoir, mais la réaction de Cylia m'en donne un avant-goût !

- Cylia ! Vous allez bien toutes les deux ? Il y a un... colosse en liberté ! Tu sais déjà ?! Un colosse kert ?! Mais qu'est-ce qu'ils font avec un monstre pareil ici ?!

Les Eiroch, les colosses sauvages sont déjà des bêtes redoutables. Toutes les recommandations s'accordent à dire qu'il faut les éviter à tout prix car ils sont très agressifs, que même se réfugier en hauteur ne les dissuade pas, et qu'à moins de disposer d'un véhicule il est vain de chercher à les distancer à pied. Mais là, on parle de la même chose, modifiée génétiquement par les kert !!!
Ce n'est pas le moment de m'interroger là-dessus ? Hum, tu as raison journal.

- Fais vite décoller le Nébula, il faut vous mettre à l'abri ! Je... vais bien, mais j'ai au moins un blessé ici. J'arrive après.

A ce moment j'entends une nouvelle fois l'horrible cri de la bête, mais dans le lointain, résonnant de manière étrange. Il me faut une seconde pour comprendre que c'est parce que son cri m'est retransmis par l'omnitech de mon amie...

- Cylia !!
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyDim 18 Juin - 17:59
J’ai discuté un jour avec des amis pilotes de toutes races qui avaient survécu à la bataille de la Citadelle. L’assaut Geth nous avait tous surpris et nous n’avions pas eu le temps de vraiment avoir peur. Lorsque nous sommes arrivés dans la galaxie d’Andromède, nous avons été attaqués par les Kerts. Malgré la surprise, nous nous sommes battu, parfois la peur au ventre, sachant ce qui nous attendait si nous étions pris vivants. A l’époque, j’avais peur, mais ce sentiment faisait partie d’un quotidien auquel je devais faire face. Peut être est cela le courage ? Simplement admettre sa peur et ne pas la laisser prendre le contrôle de nous même. Nous sommes en paix à présent…  Et l’angoisse qui m’étreint à cet instant n’a jamais été aussi intense. Eni… Jaila…

Un nouveau hurlement retentit, accompagné d’un fracas terrible…

Puisant dans les réserves de courage que j’ai accumulé toutes ces années, je pose ma main sur l’épaule de ma petite puce. Elle me regarde et je lui fais le sourire de la fée toute bleue qui ne laissera jamais rien lui arriver. Je lui fais un clin d’œil qui nous rappellent toutes les deux ce jour là où dans l’espace, je nous ai protégées dans un champ de force biotique et du menton je lui fais signe de presser sur la pédale des gaz du chariot élévateur.

« - Aller roule. Vers le vaisseau, vite. »

Ma voix est calme, presque sereine. J’essaye de ne pas penser à mon amie qui est peut être aux prise avec le Colosse Kert. Le chariot s’ébranle à nouveau et, perchée sur l’arrière, me tenant à l’arceau de sécurité,  je me tourne pour regarder derrière nous.

« - Tante Eni va bien ? »

Je plonge mes yeux dans ceux de Jaila et je lui souris avant de pousser doucement sur sa joue du bout de l’index.

« - Regarde devant toi et évite de nous renverser. Eni va bien, j’en suis sure. Elle est coriace, crois moi. »

Nous zigzaguons entre plusieurs caisses et container qui sont entreposés à l’extérieur du bunker et Jaila fait un dernier virage pour nous diriger vers le vaisseau. Bien qu’impassible apparemment, je peste intérieurement contre la lenteur de notre véhicule. Je voudrais avoir déjà mis Jaila à l’abri et être prête à aller chercher Eni. Malgré ma confiance en elle, je sais qu’elle n’a jamais été confrontée à un colosse. Moi non plus d’ailleurs, enfin pas seule et sans arme, ni sans une escouade de l’Apex pour me protéger.

« - Cylia ! Pioupiou m’indique que…Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! »

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Sans même réfléchir, je concentre toute mon énergie dans le bouclier qui nous entoure. Une caisse s’envole et s’écrase à trois pas de nous, se brisant en mille morceaux. Un cri terrifiant retentit soudain :

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

Une masse énorme recouverte d’une lourde carapace osseuse jaillit sur notre droite et frappe de plein fouet mon bouclier biotique. Le choc est si violent que j’ai l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre. Jaila cri et braque son volant. Le chariot élévateur tourne brusquement et vacille.

« - Non ! Tiens bon le volant ! »

Je tends la main et je tire très fort sur le bras de Jaila pour qu’elle contrebraque. Et je lâche aussitôt pour éviter que nous ne partions en tête à queue. Quelque chose frappe le champ de force dans mon dos et l’enfonce à moitié. J’accuse le coup et le champ crépite, manquant de se dissiper. Le chariot élévateur est subitement projeté en avant et au lieu de vaciller de gauche à droite, il se cabre en avant en avant.

« Appuis sur l’accélérateur ! »

Jaila m’obéit, heureusement, et le chariot se redresse.

« - J'ai peur ! »

« - Tu vas t’en sortit ma puce ! Tiens fermement le volant. »

Nous sautons sur une bosse et le chariot s’élève une seconde dans les airs. Nous atterrissons lourdement tandis que le Colosse nous rattrape à nouveau. Agrippée à l’arceau de sécurité, je chasse de mes pensées la crainte que nous puissions nous retourner en prenant une ornière. Je me retourne, faisant face à la bête qui nous poursuit. Elle frappe à nouveau sur le champ de force mais cette fois j’ai le temps de concentrer toute mon énergie devant elle. L’attaque  rageuse du colosse, s’écrase sur la barrière et la bête reçoit en pleine l’énergie cinétique qu’il a déployée. Il roule en arrière et retombe sur le dos, les quatre fers en l’air.

J’entends la voix d’Eni retransmise par mon Omnitech :

« - Cylia ! Vous allez bien toutes les deux ? Il y a un... colosse en liberté ! Tu sais déjà ?! Un colosse Kert ?! Mais qu'est-ce qu'ils font avec un monstre pareil ici ?! »

Je n’ai pas le temps de lui répondre : la bête est de retour. Elle nous rattrape. Je me concentre et je frappe avec tout mon pouvoir pour l’envoyer voler en arrière. Le colosse ne cille même pas. J’entends Jaila crier. Le chariot est secoué soudain. Je lâche l’arceau de sécurité et je tombe au sol, roulant sur moi même…

« - Cylia ! »

Le monstre hurle à nouveau et s’arrête, ne sachant se décider quelle cible poursuivre.

« - Fuis, Jaila ! Vas t’en ! »

Je me redresse et je lance une incision d’énergie droit dans la gueule du colosse, espérant l’attirer vers moi. Touche pas à ma puce, saleté ! J’entends la voix d’Eni à nouveau :

« - Fais vite décoller le Nébula, il faut vous mettre à l'abri ! Je... vais bien, mais j'ai au moins un blessé ici. J'arrive après. »

Le monstre hurle à nouveau et cette fois il se dirige vers moi.

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

Super... Il est encore plus furieux qu’avant…  Bon et maintenant ? C’est quoi le plan ? Je dégaine mon pistolet mitrailleur, reculant aussi vite que je le peux. Je tire droit devant moi une rafale mais les balles ricochent sur l’armure osseuse. Le colosse jaillit et je saute en arrière, enclenchant mon réacteur dorsal. Projetée en arrière, j’évite de justesse le coup rageur. Je m’accroupie en retombant au sol et je saute à nouveau, cette fois sur la gauche. La bête qui me charge me rate de peu à nouveau… Je vide le reste du chargeur dans son flanc, sans grand effet visiblement…

Je me retourne une nouvelle fois vers lui. Il rue de l’arrière train et me charge à nouveau. Je me concentre pour le projeter au loin. Par la Déesse…Il est énorme… Je ne vais jamais réussir à…

BAAAAAAAAAAM !

La bête est frappée de flanc par le chariot élévateur lancé à pleine vitesse. J’entends sa carapace craquer. Un bras articulé vient de frapper sa tête de plein fouet, un autre se plante dans son corps. J’entends la voix de ma Jaila :

« - Touche pas à ma maman toute bleue ! »

Je frappe de toute mes forces et le Colosse s’envole pour retomber vingt mètres plus loin. Je tombe sur mes genoux, épuisée… Jaila jaillit du chariot à moitié défoncé et me rejoins. Elle saute à mon cou et je la prends dans mes bras pour la serrer tout contre moi.

« - Je suis fâchée, tu devais t’enfuir…. »

J’entends Jaila rire et parler à Eni sur notre fréquence privée :

« - Bidipbidibip ! Unité drone Observateur Jai.La 2.0 à unité Eni B.leu.0 : Groooooosse bestiole neutralisé ! Bipbip ! »

Je me redresse tenant toujours Jaila tout contre moi. Quelque chose coule de mon nez… Du sang ? Je l’essuie avec ma main et je recharge mon arme. Je me sens vidée… j’ai du mal à respirer, pourtant il ne ma pas touchée… A moins que… Je touche mes côtes… Aie… Quand il a frappé et que je suis tombée… J’ai pris le contrecoup de son attaque mais je ne m’en suis pas rendue compte… Je pousse un gémissement à nouveau : Sans le vouloir, Jaila vient de me donner un coup…

« - Oups… »

Je caresse sa joue pour lui signifier que ce n’est pas grave. Je contacte enfin Eni qui s’égosille sur la fréquence radio.

« - Tout va bien ma chérie. On est indemnes toutes les deux… Pas franchement en forme mais…. »

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

Oh non… Cela n’en finira jamais ? Le colosse s’est redressé et charge à nouveau.  Je fuis vers les caisses et les containers entreposés près du bunker. Serrant Jaila contre moi, je nous propulse par une série de sauts rapides vers le plus proche abri.

« - Je te rappelle. Je crois qu’on l’a vraiment énervé ce coup ci… »
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Enisphira T'sime V'anis

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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyDim 25 Juin - 0:08
Poussant avec moi le pauvre Jex, de nouveau enveloppé dans son cocon d'énergie noire qui me permet de le faire léviter à hauteur de poitrine sans risquer d'aggraver son état, je remonte aussi vite que je peux les couloirs du bunker. Le médigel m'a permis de stabiliser son état, mais il a besoin de soins urgents et intensifs s'il veut avoir la moindre chance de survie. La lenteur à laquelle j'avance me rend folle: chaque seconde perdue, c'est peut être l'instant fatidique qui m'empêchera de secourir Jaila ou Cylia...
Tout ce qui me parvient d'elles, ce sont des chocs et de bruits étouffés, des cris... il n'en faut pas plus pour multiplier mon anxiété par mille !
Un premier message me parvient de Jaila, aussi insolite que rassurant. Mon espoir est hélas de courte durée...

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

« - Je te rappelle. Je crois qu’on l’a vraiment énervé ce coup ci… »

Elle est sérieuse ?! Ce n'est pas plutôt le moment ou les gens normaux s'écriraient: "au secours ! Portes flammes, protégez moi !!!" ?!  D'une voix inquiète, ou pointe certainement un peu de mon exaspération vis-à-vis de sa nonchalance, je m'exclame:

- Oh... s'il t plait Cylia, fais attention à toi !! Je vais voir ce que fichent les galariens au lieu de nous aider. Ne... ne fais rien d'imprudent s'il te plait !

Je serais vraiment, vraiment plus rassurée si je les savais à l'abri toutes les deux dans le vaisseau, si possible à une centaine de mètres dans les aires ! Je redoute également que le colosse n'abime la barrière de pylônes s'il continue à s'énerver comme ça, ce qui rendrait les choses réellement catastrophiques !
Moi ? Bah tu sais journal, au pire je me roulerai en boule dans un placard en attendant que l'orage passe. Non, ce n'est pas de la lâcheté: c'est du bon sens ! Je ne suis pas une kroganne comme Cylia ! Je sais que toute seule elle n'aurait pas de mal à échapper à la bête, mais j'ai vraiment peur qu'avec Jaila avec elle elle ne commette des imprudences en voulant la protéger ou par peur qu'elle ne soit blessée.

♦♦♦♦

Jex et moi (ou moi et le galarien-fardeau-innanimé que je traîne, si tu préfères) arrivons dans ce qui semble être le bâtiment principal du bunker. J'y trouve un petit groupe de galariens, beaucoup moins affolés que je m'y attendais, en train de réunir leurs armes et d'observer nonchalament la situation à travers un alignement d'écrans de contrôle.

Je dois faire un gros effort pour organiser mes priorités. Cylia-Jaila/mon blessé/la fuite/l'état du Nebula... En premier, je dois régler le cas de mon patient ! Houspillant un peu les galariens, ceux-ci m'aident à amener Jex dans une unité médicale. Sans laisser à quiconque la possibilité de me contredire, je m'empare de leurs kits médicaux, et, au passage, j'alpague un galarien resté à côté:

- Vous, comment est-ce que vous vous appellez ?
- Ja-Ja-Ja-Jaëto. Je m'appelle Jaëto.

Ils sont tous comme ça, à ton avis ? Leur façon de parler je veux dire... Ou alors c'est moi qui suis un peu xénophobe ? Les deux ?  Merci journal...
Je prends sur moi, respirant un bon coup. Je m'efforce d'afficher ce visage doux, serein et assuré qui plait aux gens, et j'explique au Galarien d'une voix calme, posée, qui se veut rassurante mais qui ne souffre pas la contradiction:

- Bon, Jaëto vous allez m'aider...
Il me coupe aussitôt:
- D'a-da-da-d'accord. Tout ce que vous voulez !
Il est visiblement paniqué. Et il a un débit aussi rapide que la galarienne de tout à l'heure, le bégaiement en plus ! Bon, on va s'y faire. Je désigne à Jaeto son omnitech:
- Vous allez activer le programme de surveillance des constantes que je vous envoie, et vous devre me prévenir s'il y a la moindre anomalie.
- Mai-mai-m...
A mon tour de le couper. Non mais oh !
- Cette courbe représente la tension, celle la le pouls, et celle là la saturation. Ce n'est pas compliqué vous voyez ? Si ça va mal, la courbe deviendra rouge...
- Co-co-co-comme. Comme celle là ?
- Oh... bon celle la l'est déjà, mais surveillez juste qu'elle ne monte pas plus.
- Ou-ou-ou...

Je ne l'écoute plus que déjà je m'affaire à ventiler Jex et à le perfuser afin lui injecter plusieurs pharmaceutiques pour stabiliser son état. Mon assistant improvisé se révèle plus efficace que je ne l'aurai cru, mais aussi très impliqué (il s'avère en fait qu'il est l'un des nombreux frères de Jex) et il se montre d'une grande aide pour me donner le matériel, m'aider à maintenir mon patient, et surveiller son état.
Bon, après ne te fais pas d'illusions hein journal, je n'allais pas l'opérer à la sauvage pour réparer son corps en mille morceaux. Je me suis contentée de stabiliser son état, de m'arranger pour que les dégâts n'empirent pas, et à défaut de le guérir au moins ça l'empêchera de mourir en attendant qu'il soit transporté sur un hôpital de Prodromos ou il pourra être opéré avec du matériel adéquat. J'aurai certainement pu en faire plus avec ce que j'ai sur le Nébula, mais une énorme bête de plusieurs tonnes m'en barre l'accès !

Satisfaite de mes soins, je retourne vers les autres galariens pour constater... qu'ils n'ont pas bougé. Aussi surprise que mécontente, je m'exclame avec ironie:

- Le colosse ne va pas se chasser tout seul, vous savez !

Avec un sourire, l'un des galariens me répond:

- Eh bien en fait si.

Il a une voix presque normale celui-là. Enfin presque, il ne connaît pas l'existance des virgules. Oui... je sais journal... je fais une fixation là dessus.

- Plus personne ne risque rien maintenant que le colosse est dehors. Nous allons simplement attendre qu'il se calme. Ce genre d'animal consomme énormément d'énergie: il aura besoin de se restaurer et de se reposer. A ce moment là nous le capturerons à nouveau !

Le galarien a l'air ravi de son idée intelligente. Mais j'y trouve aussi un air de satisfaction malsaine... D'un air de repproche, je lui fais remarquer:

- Il y a du monde dehors, vous avez bien du le voir sur vos écrans ! Mon amie, et une enfant !
- Oh... oui. Mais c'est de leur faute si elles sont dehors. Nous nous sommes ici et nous ne risquons rien.

Je sens une énorme colère m'envahir ! Quelle bande d'irresponsables et d'ingrats !!! J'aimerai bien déchaîner une tempête biotique pour montrer à ces idiots qu'ils ne sont pas non plus à l'abri ici !! Ou les mettre devant leurs responsabilités !
Voyant que pas un seul d'entre eux ne compte nous aider, j'écarte sans ménagement le chargé de la surveillance vidéo et scrute les écrans. J'arrive à repérer l'énorme colosse, aussi impressionnant que dans mon souvenir. Un flash bleu éclate soudain sur sa figure. Pas de toute, il s'agit visiblement d'un pouvoir biotique lancé par Cylia.
Sans perdre plus de temps je me dirige vers l'armoire de sécurité des galariens ou je récupère une arme de grosse taille. Je n'ai pas la moindre idée de comment elle fonctionne ni à quoi elle sert, mais un truc aussi gros doit être capable de faire de sérieux dégâts ! Mon action provoque bien quelques protestations de la part de l'équipe, auxquelles je réplique:

- Toujours personne pour m'aider ?

Estimant visiblement que me prêter une arme est un bon compromis pour me voir partir, ils en restent la. Quant à moi, je me dirige au pas de course vers la sortie du bunker.

♦♦♦♦

Tu serais avisé de me demander, journal, comment je compte m'y prendre. C'est vrai: je n'ai pas le moindre plan, je suis une combattante mais il ne faut pas abuser, je n'ai pas la moindre idée de comment on se sert de l'arme que j'ai récupérée, et je ne sais pas non plus comment les professionnels comme l'apex s'y prennent pour tuer un colosse kert !
Tu es d'accord ? Alors pourquoi tu ne m'interromps pas ? C'est vrai, c'est toujours à moi de réfléchir ! Je ne voudrais pas être désobligeante journal, mais je trouve que tu ne t'impliques pas beaucoup... Ça t’ennuierait quand même si je mourrais, non ?
Oui, oui, tu pourrais me dire: après tout si tu es en train de raconter tout ça à ton journal c'est que tu as survécu ! Après tout je ne suis pas en train de te dicter en temps réel. Et alors, qu'est-ce qui te dit que je n'ai pas été gravement blessée et que je te parle depuis mon lit d'hôpital ? Ou que j'ai survécu, mais pas mes amies ? Ou que je suis un fantôme qui te parle de l'au delà ? Haha, avoues que tu n'y avais pas pensé hein ?!

Le temps d'atteindre l'extérieur, un plan me vient à l'esprit. Plutôt que d'aller directement charger le colosse kert en priant pour que la force brute suffise, je me dirige vers les véhicules garés près du bunker. A l'exception d'un seul qui a été renversé, les autres sont intacts.  Je choisir le plus gros de tous, un énorme camion blindé ; c'est visiblement un véhicule d'origine kert récupéré et bricolé par des technicien du Nexus. Ça se reconnait au premier coup d’œil avec son aspect de poubelle kaki géante ! Je ne sais plus à quel point de t'ai déjà parlé des kert journal, mais tu dois savoir que ma principale opinion à leur sujet est qu'ils font preuve d'une absence de goût affligeante !!

Je n'ai pas de mal à le démarrer: ce genre de véhicule ne dispose pas de véritable sécurité comme il s'agit de machine de récupération. Il n'est pas franchement difficile à conduire non plus. Dans un vrombissement assourdissant, et avec l'impression de piloter un paquebot, je dirige mon véhicule vers la piste d’atterrissage, vers la où se trouve le pilote ainsi que les deux personnes auxquelles je tiens le plus dans cette galaxie. J'imagine tout à fait la réaction offusquée des galariens en voyant que j'emprunte un de leurs véhicules, mais cela ne fait qu'augmenter ma satisfaction !

Un nouveau hurlement sauvage accompagné du bruit caractéristique d'une détonation biotique m'indiquent que je suis dans la bonne direction. Je vois soudain Cylia qui semble vouloir éloigner la bête du vaisseau -Jaila ne doit pas être loin. Mon arrivée ne passe pas inaperçue et tous les trois tournent la tête vers moi. Sortant la tête de la cabine, je m'exclame en direction de Cylia:

- Tu n'es pas blessée ?! Ou est Jaila ?!

Ce n'est qu'une fois rassurée que je lui explique mon plan:

- Essayez de refaire ce que vous avez fait tout à l'heure pour vous en débarrasser: on va essayer de l'enfermer dans le compartiment de mon camion.

Je ne suis pas certaine que ça suffise à le retenir longtemps vu que sa cage dans le bunker ne l'a pas retenu, mais j'espère que ça nous offrira un sursis pour mettre les voiles !
Je remarque à sa posture que mon amie ne va pas très bien. Elle est blessée probablement ; j'avais raison de m’inquiéter lorsqu'elle me disait qu'elle n'était "pas franchement en forme". Je la connais aussi pour savoir que c'est inutile de chercher à la raisonner en lui disant de se mettre à l'abri pour éviter d'aggraver son cas, mais de toute manière je sais aussi que j'aurai besoin de son aide. Mais il ne faut pas que l'affrontement s'éternise...
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptySam 8 Juil - 0:45
Le container explose soudain et j’ai à peine le temps de sauter et d’user de mon pouvoir pour nous projeter Jaila et moi dans la direction opposée. Nous atterrissons sur le bras d’une grue. Perchées tout en haut, nous pourrions être à l’abri… Si nous n’avions affaire à un monstre rendu fou furieux par la collision d’un chariot élévateur.

« - Oh... s'il te plait Cylia, fais attention à toi !! Je vais voir ce que fichent les galariens au lieu de nous aider. Ne... ne fais rien d'imprudent s'il te plait ! »

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

Le hurlement de rage du Colosse retentit à nouveau dans le communicateur. La bête nous cherche et il ne faudra pas longtemps pour qu’elle nous trouve. Je pose Jaila sur le haut de la grue, l’incitant à s’y agripper sans bouger.

« - Tu reste là. Si la grue bascule, tu sautes et tu utilises les micro-propulseurs comme je te l’ai montré. »


Ce que je vais faire est complètement stupide et démentiel, mais je n’ai pas le choix : Je dois éloigner la bête de ma Jaila.  Je me concentre, laissant l’adrénaline et la douleur amplifier mon pouvoir. Une fraction de seconde, je deviens une boule d’énergie pure et crépitante. Le colosse en bas tourne la tête et finit par poser ses yeux sur moi. Trop tard !

BANG ZRRRrrrFrrrrr !

Le colosse est frappé de plein fouet et j’entends les os craquer et les plaques de carapace se briser. Il y a une fraction de seconde, j’étais tous là haut sur la grue et maintenant je suis accroupie au sol dans un petit cratère, tenant une épée recourbée dans une position de garde martiale que je croyais avoir oubliée. La bulle d’énergie tout autour de moi crépite de plus belle. Le Colosse me regarde sans comprendre ce qui s’est passé. Il a perdu deux dents et son bras droit semble brisé. Je crache ma haine.

« - Touche pas à ma fille, saloperie ! »

Les éclairs biotiques tout autour de moi s’intensifient et soudain, je me fends en avant. Une patte énorme et griffue frappe l’endroit où je me trouvais un instant plus tôt. Raté, saloperie ! Je ne suis plus là. J’apparais dans le dos de la bête et je frappe de toutes mes forces la patte antérieure gauche. Mon épée se plante profondément dans la chair, transperçant la carapace comme si elle n’existait pas. La bête hurle de douleur et de colère.

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

Je bondis en arrière pour éviter la riposte dévastatrice du Colosse. Je roule au sol avant de me relever, haletante et épuisée. A bout de force et le corps douloureux, j’invective la bête folle furieuse :

« - Aller, viens là ! Tu n’en n’as pas pris assez ? Je te fais peur ? Tu veux une nouvelle raclée ? Aller, t’attends quoi, saloperie ? »

Je lâche pour finir une bordée d’injure kroganne.

« - GRAAAAAAAAARGHRRrrr ! »

La bête charge droit vers moi et je prends mes jambes à mon cou. Je saute sur ma droite, virevoltant comme une acrobate grâce à mon pouvoir. Le colosse s’écrase dans une grosse caisse et la met en pièce. Un éclat me frappe la cuisse mais je suis dans un état second et je ne ressens plus la douleur. L’énergie crépite et je m’entoure une nouvelle fois d’une boule d’énergie. La bête me charge, hurlant sa haine.

BANG ZRRRrrrFrrZZzrrr !

Je disparais à nouveau et je frappe à nouveau le colosse de tout mon pouvoir accumulé dans une charge frontale kamikaze. L’impact laisse un nouveau cratère sur le sol. Je chancelle et je tombe au sol, un goût de sang dans la bouche. Prenant appui sur mes mains, je me redresse titubante… Le colosse est tombé au sol, les quatre fers en l’air. Epuisée par l’effort intense qu’il m’a fallut pour effectuer ces deux charges biotiques, je pointe le canon de mon frelon vers sa gueule.

« - Crève ! »

Clic-clic-clic !

Plus de munitions… Par la Déesse… J’entends la voix angoissée de Jaila.

« - Maman ! Vas t’en… »

Mais je ne peux pas. Je suis morte de fatigue, je dois avoir des côtes brisées et c’est à peine si mon énergie crépite tout autour de moi… Le Colosse bouge encore ? Mais il va falloir quoi pour le foutre définitivement au sol ? Je fais un pas en arrière et une patte rageuse m’envoie voler en arrière. Je n’ai rien vu venir.

Lorsque je reprends mes esprits, je sais que je suis encore vivante sans savoir à quoi je le dois… Je ne saurai jamais si j’ai pensé consciemment à dresser un bouclier autour de moi, ni comment j’ai réussi ce tour de force alors que j’avais tout donné dans mes deux dernières attaques. Je me suis vue m’écraser parmi les débris d’un container, prise dans une soudaine explosion qui a soufflé la zone. Non, je n’ai pas pu atterrir ici et déchaîner cet enfer ? Je n’aurai sûrement pas survécu…

Toujours est il que je me redresse, plus par habitude que par envie de survivre. Du sang coule sur la commissure de mes lèvres et j’observe ce qui m’entoure. Tout autour de moi n’est que flamme et désastre… J’entends encore le hurlement du Colosse.

« - GRAAAAAAaaaaaaaaaaAAARGHRRrrr ! »

Par la Dée… Par les burnes du premier Nakmor ! Je laisse la rage s’emparer de moi. Je me suis toujours moquée de la folie guerrière des Krogans mais voilà que mon ascendance se réveille en moi. Je suis trop conne pour me cacher et m’avouer vaincue. La douleur et l’adrénaline tiennent lieu de stimulants. Je vais bien…je vais bien… C’est sûr qu’en s’en persuadant, ce sera plus facile. Si j’avais l’habitude d’Eni de parler à son journal, je dirais : Cher journal, ne t’inquiète pas, la rumeur comme quoi je suis morte écrabouillée dans une explosion de containers est grandement exagérée…Sinon je ne te parlerais pas en ce moment, Tu comprends ? Ou alors  tu n’aurais du mercurochrome cher journal ? J’ai quelques ecchymoses…

J’entrevois Jaila toujours là haut, perchée sur le bras de la grue Quand au colosse ? Il hurle en tentant d’attraper un module reliquat qui le nargue en volant juste hors de portée de lui. Que faire ? Pour l’instant Jaila est en sécurité mais cela ne durera pas et j’ai mis tout ce que j’avais dans mes attaques. Par la déesse… J’aurai aplatit un commando de Krogans avec ça…

J’entends soudain le bruit d’un véhicule qui s’approche.  C’est un de ces véhicules Kert de récupération. Utilisant les Micro propulseurs de ma combinaison (mieux vaut cela que mes pouvoirs en ce moment) je me rapproche du véhicule pour voir le visage d’Eni sortir du côté de la vitre conducteur qui s’est abaissée.

« - Tu n'es pas blessée ?! Où est Jaila ?! »

Je ne suis pas à un mensonge près et Eni ne me fera pas pire que ce que j’ai subit de ce Colosse Kert. Je décide donc de mentir effrontément

« - Ben non, ça va ! »

Comme si c’était une évidence… Surtout dans l’état pitoyable où je me trouve, la combinaison déchirée, et du sang sur le coin des lèvres.

« - Jaila est perchée sur la grue là bas. Pour l’instant elle est en sécurité. »

Mais pas pour longtemps. Je laisse échapper un soupir. Avec Eni, on devrait pouvoir s’en sortir. Ce gros engin qu’elle pilote pourrait écraser aisément le colosse et… Mais Eni a une autre idée.

« - Essayez de refaire ce que vous avez fait tout à l'heure pour vous en débarrasser: on va essayer de l'enfermer dans le compartiment de mon camion. »

L’idée n’est pas trop mauvaise. Je hoche la tête et je me propulse par une série de petits sauts par-dessus les containers qui sont encore intacts. Je découvre bien vite la silhouette de notre chariot élévateur. L’avant est cabossé, un peu enfoncé mais l’appareil est encore en état je me mets en place au poste de pilotage et je le mets en marche. Je n’ai pas besoin de flèches pour me guider : un module Reliquat s’approche bientôt de moi, poursuivit par la bête en furie. Prise par surprise, je n’ai que le temps de virer rapidement à droite pour l’éviter. La bête se lance à ma poursuite à nouveau.

« - Eni ? Ton plan ne marchera pas… Cette saloperie ne veut pas me lâcher… »

J’ai mal partout… Je ne suis plus en état d’affronter ce monstre. Je sens son souffle rauque derrière moi et j’appuis sur l’accélérateur mais je suis déjà à fond… Et puis soudain, je me rends compte que je n’entends plus le colosse… Je tourne la tête et je le vois derrière moi, immobilisé, haletant… Il crache du sang lui aussi… Sa patte arrière porte encore mon épée qui y est restée plantée. Sa cage thoracique est meurtrie. Il a une patte avant brisée. Par la Déesse, je… Mon chariot roule dans une ornière et la roue avant se déchausse. Soudain mon véhicule se reverse et je me sens éjectée au dehors, pour me retrouver la tête dans le sable…

Epuisée et rompue de toute part, je me redresse comme je peux. Eni se rapproche à toute vitesse du Colosse. Pioupiou, le module reliquat de Jaila se met à nouveau à tourner autour de lui. Je regarde Eni au loin et me campant sur mes pieds, je commence à me concentrer.

« - Vas y Eni, je t’aiderais. »
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyVen 14 Juil - 21:57
Cher journal, je suis vraiment inquiète: Cylia est dans un sale état, bien plus qu'elle ne voudrait me le laisser croire. Je m'en veux de m'être occupée du galarien au lieu d'aller tout de suite l'aider ! J'aurai du être là et la défendre avec Jaila ! Mes proches en premier, les autres ensuite !
Oui, mais je sais aussi que j'aurai été incapable d'abandonner un blessé grave souffrant entre mes bras, surtout que Jex n'est plus tout à fait un inconnu.
De toute manière c'est fait maintenant. Le meilleur moyen d'empêcher les regrets c'est encore d'essayer que tout ça se finisse sans plus de casse, alors pas de défaitisme journal ! (Enfin quand je dis pas de caisse, c'est juste pour nous. Que la mission Centaure perde du matériel onéreux -mais si rappelle-toi, c'est le nom du groupe des galariens, même si en vrai je les appelle tout le temps "les galariens" alors qu'ils ont aussi quelques turiens !-, ça on s'en moque !).

Alors que je me mets en position, je contacte Jaila sur son omnitech. Je suis morte d'inquiétude pour elle, et je sens un noeud se relâcher un peu dans mon ventre lorsque j'entends sa voix qui me répond.

- Jaila tu vas bien ? Tu n'es pas blessée toi au moins ? Qu'est-ce qui est arrivé à maman ? Elle a vraiment... ? Oh... Ma grande, interdiction de sortir de ton abri tu as compris ? C'est avec Pioupiou que tu nous aides !

La jeune fille maîtrise parfaitement son rôle, et harcèle avec adresse le colosse. Hélas, les réactions de ce dernier sont totalement anarchiques et imprévisibles, et mon plan... cafouille.

- NOOOOON !

Je hurle lorsque je vous l'élévateur de Cylia se faire renverser ! Heureusement elle s'en extrait, visiblement indemne... enfin, pas beaucoup plus amochée.
C'est le moment de garder la tête froide et d'être concentrée. Le colosse est déjà bien abimé ; il est peut-être fort, mais on est trois.

La bête grogne de plus belle, vacillant sur ses pattes. Comme un singe -un très gros singe- maladroit, il tend sa patte valide pour essayer d’attraper le moucheron reliquat qui l'importune.
J'actionne les commandes du camion artisanal, et celui-ci repart dans un vrombissement, projetant autour de lui des vagues de sable. J'exécute un brusque demi-tour, de manière à présenter la soute face au colosse. J'appuie sur le bouton pour ouvrir cette dernière et... ah non, ça c'est la commande du nettoyage des vitres. Bon, celui-ci... la ventilation. Oh, c'est une bonne trouvaille ça parce que j'étouffe dans cette cabine. Mais ce n'est pas ce qu'il me faut !!!

Journal, trouve moi le bouton pour ouvrir la soute ! Mais si il y en a un, c'est un camion de transport ! Ça ? Non, pas ça ? Si ? Ah, pas celui-là gros malin, ça c'est le bouton pour verrouiller les portes ! Tu ne me crois pas ? Bah regarde !
Comment ? Une ouverture manuelle ? Eh, oh, on est plus à la préhistoire hein ! Si ? parce qu'on est sur un véhicule artisanal ? ... Oh... J'espère que non, on n'a pas le temps pour ça !

A force d'essayer un à un tous les boutons, j'entends finalement une série de chocs métalliques et la cabine de conducteur ou je me trouve s'illumine tandis que le toit et l'arrière de la soute du camion s'ouvrent en grand.
Eh bien alors, tu vois, journal, qu'il y avait bien une commande automatique. Alors, qui avait raison, hein ?!
Pas le temps de fanfaronner, j'ai une guerrière blessée qui m'attend ! J'actionne de nouveau les commandes, lance la marche arrière, actionne le levier de vitesses, et pars à toute allure direction le monstre !

♦♦♦♦

Je ne sais pas trop ce que j'imaginais. Que le percuter suffirait à le faire "tomber" dans la soute ? Peut-être que le colosse glisserait dans le camion, ou se ferait... gober ? Et que hop, je n'aurai plus qu'à refermer ?!

Le véhicule percute le monstre avec force, accompagné d'un bruit de tôle froissée ! Le colosse rugit, vacille, mais il en faut plus pour "gober" un bestiau pareil ! Tu choisis bien ton moment pour me faire remarquer que les Galariens l'endorment avant de le capturer, journal. C'est très très utile. Enfin ça l'aurait été si tu m'en avais parlé avant !!
Mais si, je t'écoute, et je me plie souvent à tes conseils. Ah, quelle mauvaise foi !
Oh ça va, ne me fais pas la tête.

Réactive, Jaila fait tourner Pioupiou autour de la tête du monstre, essayant de le diriger vers l'intérieur du camion. Vite, je dois l'aider ! En un bond je quitte la cabine, et d'un second, aidée de mes pouvoirs biotiques, j'atterris au fond du camion grand ouvert. Aidée de mes mains, je forme un trait d'énergie noire et le projette tel un javelot à la figure du monstre ! Le projectile ne lui fait pas vraiment de dégâts, mais il a le mérite d'attirer son attention !

- Hé, Grumpf, par ici !

Quoi, Grumpf ? Grumpf, c'est le nom du colosse. C'est plus joli que "spécimen cent cinq" après tout ! Je trouve que ça met en valeur toute la profondeur de sa personnalité !
Le colosse grogne dans ma direction, frappe le sol, tente de gober Pioupiou, mais ne me suit pas. Pire, il empoigne soudain le bord du camion de sa patte valide... il va essayer de le renverser !!

Un brusque flash bleu lumineux explose alors dans son dos ! La bête est violemment projetée en avant, dans ma direction. Alerte, je m'empresse de m'élever d'un bond et assiste depuis les airs au vol plané de notre adversaire qui va s'écraser là ou je me trouvais à l'instant. Devant l'ouverture de la soute du camion de vois Cylia, les bras en avant, respirant péniblement, et qui vient à l'évidence de renouveler son exploit en profitant du déséquilibre du colosse pour l'envoyer valdinguer à nouveau !

Je me retiens de pleurer de joie ! Tout en est en place. Je devrais être terrifiée, trembler, devenir maladroite, mais au lieu de ça je me sens calme et sereine. Ça va peut-être te paraître idiot journal, mais de me retrouver comme ça à voltiger dans les airs me fais penser à un souvenir de quand je vivais sur Thessia. Deux asari beaucoup plus jeunes que maintenant, une pilote et une médecin, se rencontrant par hasard sur les collines venteuses surplombant la métropole. L'une entraine l'autre, et toutes les deux s'élancent comme des inconscientes dans le vide, seulement portées par un appareil de toile. C'est Cylia qui m'a appris à vaincre ma peur du vide. Et à présent, alors que j'amorce ma descente, j'éprouve la même sensation que j'avais eue alors de sécurité et de calme contrôlé, malgré le danger omniprésent.

Le colosse kert est dans le camion, il faut encore qu'il y reste ! Soigneusement, je projette un fin entrelacs d'énergie noire qui vient appuyer sur la commande qui actionne l'ouverture et la fermeture de la soute du camion.

J'atterris souplement sur le sol tandis que le colosse grogne de plus belle ; je l'entends s'agiter et cogner contre les parois de sa prison tandis qu'il essaie sans doute de se relever. Le camion ne résistera sans doute pas plus longtemps que sa cage dans le bunker, mais il peut nous donner un sursis. Parlant dans mon omnitech afin que mes deux compagnes m'entendent sans erreur, je dis:

- Filez vite au Nébula, j'arrive tout de suite !

Je remonte à demi dans la cabine du camion. D'ici, j'entends encore plus fort le bruit de la terrifiante créature qui n'aime pas du tout ce qui lui arrive ! Une série de coups résonne, faisant trembler tout le véhicule ! Je déglutis mais reste concentrée: d'une main j'actionne la marche avant, de l'autre je bloque l'accélérateur. Le camion part d'une traite en direction des bunkers, loin de la piste d'atterrissage ! Vrrrrooooar ! Je m'éjecte alors d'un bond, et atterris en roulé boulé sur le sable. Ma combinaison amortit quelque peu le choc ; j'espère que je ne vais pas l'avoir abimée...

Tu trouves ça bête ? C'est sur qu'une interface virtuelle comme toi n'y entend pas grand-chose à la coquetterie !  Mon armure est toute neuve, j'aimerais bien ne pas déjà devoir la faire réparer dès la première mission !

Après ça, je ne perds pas de temps pour regarder ou va le camion. Je cours à toute vitesse, plus vite que je ne l'ai jamais fait !!

♦♦♦♦

Le sas du Nébula se referme derrière moi, et je me vautre sur le sol métallique. Jaila est devant moi, et elle s'empresse de refermer la porte tandis que j'entends le vrombissement des moteurs du vaisseau en train de s'allumer. C'est... fini ! Pratiquement. On doit maintenant simplement décoller et mettre les voiles. Notre affaire n'est pas franchement une réussite: on a peut-être reçu notre argent mais on est passées à deux doigts de la mort, Cylia a été sévèrement blessée, et on a perdu notre élévateur ! Malgré tout, les porte-flammes en soient remerciés, nous sommes toutes les trois vivantes ! A peine relevée, je serre la petite Jaila dans mes bras:

- Tu as été parfaite ma belle ! Ce que tu as fait avec Pioupiou c'était très courageux !

Tout en l'étreignant je l'inspecte rapidement:

- Tu n'as rien, je suis soulagée ! Viens, il faut qu'on aille féliciter Cylia aussi.

... Et la soigner au plus vite !
Cette dernière est au poste de pilotage en train de préparer le décollage. Comme je le redoutais elle est sérieusement amochée. Vu sa posture et son souffle court elle a certainement plusieurs côtes de cassées, elle a du sang sur elle -du sang d'asari, pas de kert- et de nombreux hématomes visibles. Pour ne pas empirer sa douleur je ne l'étreins pas, mais me contente d'une caresse tremblante sur ses crêtes. Je trouve à peine les mots pour exprimer à la fois mon soulagement et mon inquiétude ; je lui tiens simplement le poignet, en silence, un sourire aux lèvres, laissant Jaila s'extasier pour moi:

- Tu es la plus forte ma maman toute bleue ! Tu l'as frappé de toutes tes forces et bim, tu lui as cassé la patte ! Ensuite, bam, tu l'as projeté au loin ! Deux fois !

Je la félicite à mon tour puis reprends, plus sérieuse:

- Tu devrais voir ton état... viens avec moi tout de suite dans l'infirmerie. Jaila maîtrise assez bien les commandes pour s'occuper du décollage: elle n'aura qu'à laisser le vaisseau en position stationnaire à bonne distance du sol.

Et au pire il arrivera quoi ? Elle renversera quelques pylônes au passage ? Sincèrement, je n'en éprouverais aucun remords !
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Cylia T'Sali

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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptySam 12 Aoû - 20:41
Je devrais abandonner et m’enfuir mais les deux personnes que j’aime le plus au monde sont en danger. Le souffle haletant, je me suis redressée sur mes pieds et j’attends… J’attends simplement qu’Eni mette son foutu plan en action… Je me demande ce qu’elle a pris pour imaginer un truc pareil ? C’est complètement foireux comme plan. Comme tous les plans d’Eni…

Quand on ne la connaît pas, Eni parait très rationnelle et tout à fait digne de confiance mais elle cache bien son jeu. D’abord, il y a cette habitude de parler à son journal. Dès qu’elle est seule, elle enregistre ses pensées sur son Omnitech telle une vraie pipelette. Ce que cela peut m’énerver parfois… J’ai envie de la mordre…  Mais si ça se trouve, elle fait ça exprès… J’adore la mordre de toute façon…

Ensuite, elle a la manie d’imaginer des plans ou des projets farfelus. C’est une rêveuse idéaliste qu’il faut constamment rappeler aux dures réalités de ce monde. Un exemple ? Son fameux engagement au sein d’un équipage de pirates il y a quelques années (à 600 ans près). Elle maintient encore qu’il s’agissait de contrebandiers mais j’ai consulté les dossiers des chasseresses asaris sur son ancienne capitaine et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle aurait fait une parfaite Charognarde sur Elaaden.

"- Aller Eni... Dépêche toi..."

J’essuie le sang qui coule de ma bouche et je concentre toute mon énergie. Bon… cette fois son plan n’est pas pire que le mien. Qu’est ce qui m’a pris de jouer les mannequins de crash test comme ça face à ce Colosse ? J’aurai dû fuir et attendre qu’Eni soit là pour m’aider mais j’ai eu tellement peur que Jaila soit blessée que j’ai foncé tête baissée. Tu parles d’une ancienne chasseresse responsable… J'ai l'impression d'avoir fait une chute de plusieurs étages, d'avoir eu un crash ou de m'être battue contre un krogan dans un bar... Non en fait, c'est pire, j'ai juste combattu contre un colosse sans une armure de combat complète. Je titube un peu mais je lève les yeux pour observer la scène :

« - Par la Déesse... Qu'est ce qu'elle fait ? »

Eni s'est arrêtée, la soute arrière face au Colosse. Les phares s'allument. Une sorte d'avertisseur retentit soudain. Les roues se dégonflent avant de se regonfler subitement. Une antenne sort d'une coque de protection et se met à tourner sur son axe... Les phares s'éteignent à nouveau et le véhicule change de mode de suspension.

« - Eni ? Tu sais ce que tu fais au moins ? »

Elle ne sait pas quel est le bon bouton… Et pendant ce temps-là, le Colosse est en train de reprendre ses esprits. Le drone reliquat de Jaila a beau l’agacer, il ne va pas tarder à songer à renverser le véhicule devant lui. Il hurle et tente d’agripper le véhicule juste au moment où celui-ci recule enfin, la trappe arrière baissée. Le choc est violent mais la bête s’est accrochée à l’arrière et plante ses griffes acérées dans le revêtement céramique. Un trait d’énergie noire le frappe depuis l’intérieur. Avec l’aide du drone reliquat de Jaila, Eni tente d’attirer le colosse à l’intérieur. Sans succès… Je cours vers le véhicule et je m’arrête en dérapant sur le sable une fois à moins de vingt mètres. J’inspire une bouffée d’air et je relâche mon énergie. Je frappe dans le dos du monstre et celui-ci roule en avant et s’affale sur le sol. Cette fois, je n’ai pas chargé en usant de mes pouvoirs. Je n’ai pas envie de me casser quelque chose en frappant cette créature plus dure que du béton.

« - Fais vite, Eni ! »

Ma compagne referme le sas arrière, souriant à pleines dents, et le verrouille. Je laisse échapper un soupir. Ce n’est pas fini : La bête se débat dans sa cage improvisée. Je lève les yeux vers Jaila, toujours perchée sur la grue. Elle me fait un signe de la main. Son « Pioupiou »  s’envole vers elle et je vois ma protégée s’accrocher aux appendices préhensibles. Eni ne perd pas de temps :

« - Filez vite au Nébula, j'arrive tout de suite ! »

Je saute plusieurs fois en direction de Jaila et celle-ci plonge sur moi. Je l’attrape dans un filet biotique. Elle rit, soulagée de me voir en vie.

« - Unité reliquate au rapport ! »

J’ébouriffe ses cheveux d’une main et je lui réponds sur un ton enjoué pour lui dissimuler les douleurs qui parcourent mon corps.

« - Bien joué, unité reliquate Jai.La 2.0 ! Tu as été d’une très grande aide.. Aller, tu as entendu tante Eni ? On retourne au vaisseau maintenant. »

Les plaques d’armure et de protection de ma combinaison sont fêlées et je dois user de mon pouvoir pour suppléer au réacteur de micro saut. Je jette un coup d’œil en arrière : Eni s’est extirpée de l’habitacle du tout terrain Kert après avoir bloqué l’accélérateur et la direction. Elle s’éloigne en courant pour nous rejoindre.
Une fois arrivée au Nebula, je monte au poste de pilotage. Le tout terrain s’est crashé sur le bunker principal. Je lance un scan avec les instruments de vol. Si le Colosse s’en est sorti, cette fois, je ne le raterais pas. Je pilote un vaisseau de plus de 2500 tonnes, cette fois le rapport poids puissance est largement en ma faveur.

« - Jaila ! Va aider Eni ! »

Une fois que Jaila a le dos tourné, je m’installe péniblement au poste de pilotage, réprimant un gémissement. Eni va me mettre sous verre après tout ça. J’aurai dû être plus prudente et moins courageuse mais je réagis sans réfléchir ces derniers temps quand Jaila est en danger. La seule pensée du colosse mettant ses pattes sur elle éveille à nouveau ma colère. J’examine les senseurs pour voir ce qu’il devient.

« - Si tu bouge une griffe saloperie, je te fume… »

Il est visiblement KO. En tout cas, il ne bouge plus mais je détecte ses signes vitaux grâce à mes instruments. Eni a installé un module de diagnostique vital sur l’ordinateur principal. Elle m’a dit que cela servirait à monitorer nos signes vitaux si nous devions effectuer des sorties dans l’espace ou dans un environnement hostile. Pour ce qui est de son rôle de médecin de bord, elle ne badine pas avec notre sécurité et ce programme est bien utile cette fois.

Voyons… Je lance un diagnostique, balayant les débris du transport Kert. La créature perd ce qui lui sert de sang par de multiples entailles. Elle a des os brisés un peu dans tout le corps et de nombreuses zones vitales sont compressées par des minis vortex d’énergie zéro. Son corps crépite d’énergie à la suite des multiples attaques biotiques que nous lui avons infligée Eni et moi. Sans parler des perforations des lasers de Pioupiou… D’après le programme diagnostique, le pronostique vital du Colosse est engagé. D’autant que des flammèches et des étincelles s’échappent de la carcasse du transport Kert.

Une main effleure avec tendresse mes crêtes. Je lève les yeux vers Eni. Je lis son inquiétude de me voir dans un si sale état et son soulagement que nous nous en soyons sorties. Je pose ma joue sur son avant bras mais une tornade saute sur mes genoux, m’arrachant une grimace.

« - Tu es la plus forte ma maman toute bleue ! Tu l'as frappé de toutes tes forces et bim, tu lui as cassé la patte ! Ensuite, bam, tu l'as projeté au loin ! Deux fois ! »

Je pose ma main sur la joue de ma petite fille humaine et je l’embrasse sur le front.

« - Toi aussi tu as été très courageuse ma puce. Mais la prochaine fois, laisse Pioupiou faire le travail et évite d’emboutir un tel monstre avec un petit chariot élévateur, d’accord ? »

Je prends un air enjoué, dissimulant les douleurs qui parcourent mon corps derrière un sourire amusé. Je prends mon air de baroudeuse mécontente (oui celui que je prends quand je raconte des histoires de chasseresse Asari à Jaila pour qu’elle s’endorme).

« - Bon, maintenant, j’espère que ces foutus Galariens ne vont pas nous chercher des noises : je ne suis pas d’humeur à tolérer leurs récriminations. Je vais leur montrer ce que cela fait de chercher une chasseresse Asari qui vient de faire un safari sinon… »

Je serre les doigts d’Eni mais je vois bien dans ses yeux que ma bravade ne l’abuse pas le moins du monde. Je n’échapperais sûrement pas aux reproches de ma docteur préférée…

« - Tu devrais voir ton état... Viens avec moi tout de suite dans l'infirmerie. Jaila maîtrise assez bien les commandes pour s'occuper du décollage: elle n'aura qu'à laisser le vaisseau en position stationnaire à bonne distance du sol. »

Je grimace, sachant ce qui m’attends… Je me lève, soulevant Jaila (ce que je regrette immédiatement malgré mon sourire crispé de façade) et je pose ma petite unité reliquate auto proclamée sur le poste de pilotage.

« - Bon Jaila, à toi les commande. C’est à toi que je les confie, pas à l’unité reliquate Jai.La. 2.0, d’accord ? Tu n’as qu’à suivre la procédure de décollage comme je te l’ai apprise. Tu sais le faire et je sais que tu vas t’en sortir. N’ouvre les sas d’accès sous aucun prétexte et ne réponds pas aux Galariens, je m’en charge. Transfère moi simplement la communication à l’infirmerie. »

Ma petite puce hoche la tête fièrement. Elle affiche son air le plus concentré, mordant sa lèvre, signe de sa concentration. Je prends la peine de préciser une dernière chose néanmoins…

« - Ma puce ? Si tu vois ce senseur s’affoler… »

Je lui désigne le module de diagnostique vital ciblant le Colosse. J’ai programmé une alarme si ses signes vitaux montrent une activité.

« -… tu presse sur ce bouton, là et tu m’appelle… »

J’ai programmé le lancement d’un drone de reconnaissance miniature avec pour cible le Colosse. D’ordinaire, ce n’est pas une arme mais une frappe cinétique à haute vélocité devrait creuser un petit cratère dans le sol là où se trouve la bête sans trop amocher le bunker. J’ai réduit la vitesse au maximum pour ne pas risquer de tuer autre chose que cette saloperie Kerte. Le drone est équipé d’un système de visée digne d’un missile militaire. Il ne ratera pas sa cible.

« - Oui Maman ! »

« - Bien. A toi de jouer alors.

Je me retourne vers Eni et je me laisse conduire à l’infirmerie. Une fois dans le couloir, je l’attrape par la taille et je l’embrasse, me lovant tout contre elle.

« - Quand tu as coupé le contact, j’ai bien cru que tu étais morte… »

Je caresse tendrement ses fesses, plongeant mon visage dans son cou pour le picorer de petits baisers.

« - Promets moi de ne plus me faire ce genre de peur, d’accord ? »

Là c’est l’hôpital qui se fout de la charité, pour reprendre cette expression terrienne que j’aime bien… C’est qui la folle furieuse qui a lancé deux charges biotiques sur le colosse ?  Peut être que si je la culpabilise un peu, Eni ne me fera pas ses longs regards de reproche ?
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Enisphira T'sime V'anis

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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptyVen 18 Aoû - 0:18
Prévoir d'utiliser un drone en guise de missile-bélier: c'est bien Cylia-kroganne ça ! C'est sur, ce serait radical... mais elle a une idée du prix que ça coûte ces bestiaux la ? Autant laisser les galariens se débrouiller avec si tu veux mon avis ! Je la laisse faire cependant, à la fois pour ne pas la contredire devant Jaila et tout simplement parce que c'est elle la spécialiste dans le domaine. Ma spécialité à moi... c'est de la remettre en état de faire d'autres bêtises !

A peine avons-nous quitté le poste de pilotage que nous nous embrassons toutes les deux. Enlacées l'une contre l'autre, elle m'embrase et me palpe les fesses. Elle sait que ça me complexe, et on dirait qu'elle prend encore plus de plaisir à cela en sachant ça. Ou alors peut-être qu'elles lui plaisent vraiment... hum, après tout ça ne te regarde pas journal !
De mon côté je n'ose pas trop la serrer, sachant que son corps doit être à la fois sensible et douloureux. D'ailleurs, passé le plaisir de cette étreinte, je me laisse malgré moi rattrapper par mes déformations professionnelles et en profite pour inspecter ses meurtrissures. (décrire les palpations)

- Promets-moi de ne plus me faire ce genre de peur, d’accord ?

Je hausse les sourcils d'un air espiègle:

- Je te promets d'être aussi prudente que toi.

Je mime un instant d'hésitation.

- Ah non, ça voudrait dire qu'il faut que je devienne encore plus imprudente !

Rieuse, je l'embrasse. Mais à ce moment ma mine réjouie se mue en un visage inquiet: son baiser à un goût de sang...

♦♦♦♦

Qu'elle le veuille ou non, j'emmène Cylia à l'infirmerie ! Nous avons beau chercher à dédramatiser, le tableau n'est pas très joli. Elle n'a pas de blessure vraiment grave ni de plaie significative heureusement, mais elle accuse un gros coup de fatigue à cause de l'énergie biotique qu'elle a dû déployer, et son corps est recouvert de contusions. Cependant ce sont surtout côtes cassées qui m'inquiètent: en plus elle a craché du sang, c'est mauvais signe. Si elle avait été percutée une nouvelle fois, les côtes auraient pu perforer ses poumons ! Je serais alors sans doute arrivée trop tard...
Je dicte mes observations au fur et à mesure que mon omnitech me les confirme. Je le fais à voix haute devant ma patiente, ce qui lui permet de suivre activement ses soins.

- Tu y as échappé belle tu sais. Je sais que tu es puissante mais... -j'ai un frisson- lorsque j'ai su que tu étais toute seule avec Jaila face au colosse, j'ai vraiment cru que j'allais te perdre moi aussi.

J'ai ôté mon armure, trop encombrante pour ce genre de travail, sous laquelle je porte un ensemble léger et moulant qui mérite à peine le nom de vêtements, que je recouvre de ma blouse. J'y pense, je ne t'ai jamais décrit mon infirmerie journal, si ? Comment ? Tu crois que ce n'est pas le moment ? Mais si, mais si ! Tu ne t'imagines tout de même pas que je suis en train de te raconter ma vie au lieu de soigner Cylia ?! C'est déjà terminé au moment où je te raconte ça évidemment. Tu veux savoir si elle va bien alors ? Tsss, tsss, tu m'as prise pour une spoileuse ?!

Il allait de soi, lorsque nous avons aménagé le Nébula, que j'y aurai mon petit espace médical. Ce n'est pas simplement un caprice ou une déformation professionnelle: j'ai bien l'intention d'y donner des consultations lors de nos tournées dans les colonies. J'ai tout de même un gros bagage d'études et de connaissances, et un savoir-faire qu'il serait dommage de ne pas exploiter ! Mais c'est aussi quelque chose qui demande beaucoup de matériel approprié !

Mon infirmerie est une pièce de taille assez restreinte, mais dans laquelle j'ai réussi à caser mon bureau, mon fauteuil, une chaise roulante de travail dont les accoudoirs sont parsemés de multiples boutons, une table d'examen qui a elle seule vaut une petite fortune, des armoires et des étagères qui recouvrent pratiquement chaque cloison,  ainsi que le maximum d'appareils médicaux que mes économies m'ont permis d'acquérir. Malgré l'espace restreint la pièce a un aspect coquet et rassurant, le tout dans les tons bleus. J'ai également installé là ma collection de plantes d'intérieur qui apportent à l'ensemble une atmosphère détendue. Elles sont sous verre bien sur, question d'hygiène !
... Je devine la critique qui va venir journal: oui j'en prends soin, et oui pour le moment elles ont mieux survécu que nos poissons !

J'installe Cylia sur ma table d'examen ; c'est un modèle assez confortable, lui aussi muni d'un certain nombre d'options et surtout modulable à volonté. Je tends un masque respiratoire à Cylia, et lui fais respirer quelques effluves d'un pharmaceutique qui lui permettront de ne pas trop ressentir les désagréments de mes soins. C'était ça où une petite injection, alors le choix est vite fait j'en suis certaine !

- Retire ta veste, d'accord ? On va commencer par s'occuper de tes côtes.

Malgré ma concentration et mon professionnalisme, je ne peux réprimer quelques frissons de désir lorsqu'elle me révèle son dos ferme et robuste au dessin élégant, son ventre de guerrière, sa poitrine aguichante et sa peau douce et joliment bleutée. Ai-je toujours été aussi perverse ? Je croyais pourtant m'être toujours interdit de fantasmer sur mes patientes ? Oh, après tout sur cette patiente-là j'ai bien le droit ! Cela ne dure qu'un instant car je reviens bien vite à l'essentiel et me concentre pleinement sur mon travail à venir. Pianotant sur mes appareils, je fais venir à moi mon omnimed ; tandis que j'effectue mon repérage, celui-ci diffuse une douce lueur orangée le long de la paroi du thorax de mon amie.

- Il va valoir que tu respires doucement, à petites bouffées. Tu vas ressentir une chaleur le long de tes côtes mais ça ne fait pas mal. Tu vas voir, dis-je en souriant, c'est vraiment tout simple.

Enfin... simple pour elle ! Elle a juste à faire ce que j'ai dit et ne pas avoir trop mal le temps d'être guérie ! Pour moi, ressouder les côtes fêlées va demander un peu de technique. Je l'allonge -doucement pour de pas lui faire encore plus mal- et commence patiemment mon oeuvre. C'est un travail délicat, car il convient d'intervenir seulement là où il y a besoin pour ne pas léser la peau ou d'autres tissus. Les fêlures sont légères et c'est l'affaire de quelques minutes, mais elles m'en paraissent dix fois plus !


Ce travail terminé, je suis déjà rassurée. Cela se lit sans mal sur mon visage et dans mes gestes. A présent le reste ne sera plus qu'une affaire de pommades, d'un ou deux médicaments et de repos, non plus de gestes médicaux et de technologie de pointe !
Alors que l'optimisme me revient, mon regard pétille et je lui demande, non sans afficher un petit sourire:

- Mademoiselle, il va falloir vous déshabiller entièrement à présent.

Je ris, et ajoute avec un regard pétillant:

- Tu vas devoir être sage, mais je te promets de m'arranger pour que tu sois en état de faire quelques folies !

Dans notre vaisseau Cylia me rappelle sans cesse avec humour que la capitaine a des privilèges. Mais dans mon domaine, mon infirmerie, moi seule dirige ! Je l'aide pour ôter ses vêtements, ce qui malgré le plaisir évident que cela me procure sera véritablement utile pour la soigner. Je révèle alors entièrement son beau corps aux courbes aguichantes, l'arrondi de ses hanches, le rebondi de ses fesses, et ses belles jambes interminables. Oh, oui je sais journal, ce n'était pas indispensable de lui retirer aussi sa culotte. Mais elle n'a pas cherché à m'en empêcher après tout !

Avec des gestes à la fois doux et maîtrisés, je recouvre sa peau d'un baume tiède à l'odeur agréable, un étonnant mélange à base d'adessaïde -une fleur peu commune de Thessia-, de racines de catyria, et de tout un tas de produits de laboratoire, qui aidera à résorber les ecchymoses. Je m'attarde en particulier sur ses épaules, son dos, mais aussi ses mains qui ont visiblement été très sollicitées pour maintenir ses défenses biotiques. Parcourant avec douceur sa peau, sillonnant avec délicatesse le contour de ses courbes, je masse ensuite son ventre, dont le baume fait luire chaque aspect. Je parcours de larges cercles avec mes mains, rependant avec la crème une douce chaleur apaisante.

- Mmmh... Tu as la peau toute douce. On devrait faire ça plus souvent.

Je glousse, et me penche plus en avant tandis que mes mains continuent de masser son corps. Des effluves du baume dispersent dans toute la pièce une senteur agréable. Nos visages sont proches l'un de l'autre, un peu comme une étreinte ou un baiser invisible. Mes doigts légèrement graisseux viennent caresser son visage tout luisant, dont les marques du combat semblent s'estomper un peu.
Ma table n'est pas seulement un excellent outil de travail: ses changements de position revêtent parfois d'autres intérêts bien plus plaisants...

- Ma chasseresse, ma belle guerrière...

A ce moment, mon omnitech s'agite. Agacée d'être ainsi dérangée dans ce délicieux moment, je gogne à son adresse:

- Oh, tais-toi un peu journal, ce n'est pas le moment !

Alors que, décidée à ignorer cette alarme inopportune, je me cambre contre ma patiente, un bref coup d'oeil à mon omnitch m'apprend qu'il s'agit d'un appel en provenance de la base des Galariens. Curieuse, quoique toujours exaspérée -et éprouvant un peu d'appréhension je dois l'avouer-, j'échange un regard avec mon amie. Que peuvent bien nous vouloir nos ex-clients ? Je referme rapidement ma blouse et m'efforce d'afficher une mine correcte tandis que j'accepte la conversation ; j'ouvre mon omnitech pour répondre mais me ravise, et tourne le dos à Cylia avant de recommencer afin de ne pas exposer sa nudité à mes interlocuteurs !

- Docteur T'ime V'anis, j'écoute.

La voix d'un galarien en émoi me répond:

- Madame ! Docteur ! Nous avons vu votre vaisseau décoller. Ne partez pas je vous en prie, nous avons encore une mission pour vous !

Tiens, il a un débit pratiquement normal celui-là. Comment, tu trouves que ce n'est pas le moment pour ce genre de commentaires ? Hé, ho journal, c'est moi qui raconte !

- Vous ne manquez pas d'air ! On a vu les ennuis que ça nous apportait vos missions !

Il s'ensuit un silence, puis le galarien reprend:

- Je vous en prie, nous avons plusieurs blessés sérieux ici. Il faut les évacuer vers l'hôpital de Prodromos sans tarder !

Contrairement à l'air exaspéré que je feins, je me sens au contraire ragaillardie par cette perspective de joindre un sauvetage héroïque et des gros sous. Par-dessous le bras qui tient l'omnitech, je tends mon index et mon majeur levés en un discret "v" de la victoire en direction de Cylia.

- On a failli se faire tuer, mon équipière est blessée, et on a perdu un chariot élévateur hors de prix avec vos bêtises !

- Mais... il s'agit de sauver des vies, docteur !

Grrr, il essaie de m'avoir par les sentiments ! Il s'agit de négocier mais le temps joue contre eux. Quoique, contre nous aussi, car si la "marchandise" décède (oui c'est une appellation odieuse pour des êtres vivants et intelligents. Merci journal. Une négociante avide d'argent n'a pas d'âme, je laisse ça à la gentille docteur !) on aura plus de paie non plus.

- Combien ?

- Quatre, au total.

- Non, je parlais de la paie.

- Oh... dix mille crédits ?

- Dix mille plus un chariot élévateur neuf: c'est mon dernier mot !

- Je... entendu. Il y en a un près de la plateforme ou se trouve votre vaisseau, cela vous irait ?

J'échange un bref coup d'oeil avec ma pilote adorée pour nous mettre d'accord, puis acquiesce:

- Vendu !


La conversation terminée, je m'enquiers de l'état de Cylia.

- Ça va aller, tu te sens prête pour le voyage ? Je pensais qu'on s'abriterait juste pour la nuit le temps que tu récupères.

Parce qu'il devait être écrit que tous mes moments d'intimité avec ma chère et tendre seraient interrompus, c'est à présent le haut-parleur de l'infirmerie qui se fait entendre.

- Maman, les capteurs s'agitent comme tu l'avais dit !
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Cylia T'Sali

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Cylia T'Sali
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MessageSujet: Re: Livraison de réfrigérateurs express !   Livraison de réfrigérateurs express ! EmptySam 26 Aoû - 0:39
Décidément, rien n’arrive quand on le voudrait. Nous étions bien parties pourtant… On ne devrait jamais nous interrompre quand nous jouons au docteur et à sa patiente… Il faudra que j’invite Eni à rejouer à ce jeu plus tard.

« - Appuie sur le bouton, Jaila. »

J’entends ma fille hésiter. Et je la houspille presque.

« - Maintenant ! »

« - Oui Maman… »

J’entends un simple « clac » limite inaudible parmi le ronronnement du vaisseau, suivi d’un très léger sifflement, presque imperceptible. Un sourire féroce apparaît sur mes lèvres. Un vaisseau comme le notre a sa signature sonore. Pour Eni qui est une experte dans son domaine de compétence et qui ne connaît pas grand-chose au mien, les sons produits par le Nebula restent une sorte de brouillard sonore dans lequel elle est habituée à vivre. Pour moi c’est différent : Je suis exercée à remarquer le moindre changement dans les sons sourds qui constituent notre environnement. Je suis fière de savoir ce que le Nebula a dans le ventre. Et je crâne souvent devant Eni à ce sujet. Bon en l’occurrence, je n’aurai pas pu savoir que Jaila avait bien tiré le drone si elle n’avait pas laissé la liaison audio ouverte. Avec beaucoup d’assurance je félicite Jaila.

« - C’est bien ma puce. J’arrive »

J’attrape un débardeur moulant tout blanc et je quitte l’infirmerie en l’enfilant. La négociation d’Eni avec les Galariens m’a énervée. Je leur en veux à mort. Si j’écoutais mon ascendance kroganne, je leur passerai l’envie de poursuivre leurs putains d’expérimentation sur les armes génétiques développées par les Kerts. Ces connards ont faillit nous faire tuer. Je n’ai pas envie de lever le petit doigt pour eux mais je sais ce qu’Eni va me dire : Elle ne peut pas laisser des blessés dont le pronostique vital est incertain derrière elle. Au moins, elle est aussi furieuse que moi, en témoigne l’âpreté de sa négociation.

Il ne me faut qu’une demi-minute pour atteindre le poste de pilotage. Je vois les yeux de ma petite fille humaine se lever vers moi. Elle me sourit, heureuse de retrouver sa maman, même en colère.

« - J’ai fait ce que tu m’as dit et il y a eu une… »

J’ébouriffe ses cheveux, poussant Piou-Piou son drone reliquat qui me bloque l’accès aux instruments. Je consulte les données récentes. Ben, cette saloperie de colosse Kert vient d’être pulvérisée. Je n’en reviens pas qu’elle était encore en vie après tout ce qu’Eni, Jaila et moi lui avons infligé. Mais là, je ne lui ai pas laissé la moindre chance. Les senseurs me montrent ses restes éparpillés en surbrillance sur l’écran avant que je ne m’avise que Jaila observe elle aussi le spectacle.

« - Ne regarde pas, ma puce, c’est moche. »

Elle hoche la tête la lèvre un peu tremblante…

« - J’ai fait ce que tu m’as dit et… »

Je lui prends la main et je la serre doucement.

« - Oui et tu as fait ce qu’il fallait. S’il avait survécu, ce monstre aurait tué d’autres gens. Il en a tué plusieurs dans le bunker. »

Ces connards de Galariens… Je n’en reviens pas de tant de stupidité quand même. Capturer une machine génétiquement construite pour tuer, tout cela pour faire des expériences dessus ? Ils ont mis ma petite puce en danger et je ne me sens pas d’une humeur très miséricordieuse. Pourtant je m’installe au poste de pilotage, prenant Jaila sur mes genoux et je pose ma tête sur son front.

« - Tu sais ma puce. Je suis fière de toi. Je t’ai déjà dit combien j’admire ton petit esprit bricolo délirant ? Et ton courage pour te jeter ainsi entre un monstre et moi… »

Je vois les yeux de Jaila s’illuminer. Elle passe ses bras autour de mon cou et pose sa tête son mon épaule douloureuse. Je la serre tendrement tout contre moi, repensant à ce jour où je l’ai fait pour la première fois. Je ne comprends pas comment ce petit bout de chou humain a pu conquérir mon coeur ainsi mais je sais que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie. Avec Eni.

« - Maman… Tu étais…Je ne voulais pas qu’il t’arrive… »

Je hoche la tête et je pose mes lèvres sur son front.

« - Je sais ma puce… »

D’une main, je pianote sur la console devant moi, sélectionnant les images de trois Galariens transportant deux civières. Ils s’approchent de l’aire d’embarquement. Jaila secoue la tête et laisse échapper un sanglot. Je la redresse doucement pour plonger mes yeux dans les siens.

« - Qu’y a-t-il ma puce ? »

Elle renifle. Je la vois lutter contre les larmes. Elle s’accroche à moi serrant le tissu de mon débardeur comme si elle ne voulait pas que je disparaisse. Je prends conscience que c’est la première fois qu’elle m’a vue vraiment en danger. Le sentiment d’euphorie et de fierté pour sa maman toute bleue a disparu, laissant entrevoir la fragilité de son cœur déjà une fois brisé.

« - Je ne voulais pas qu’il te fasse du maaaaal… Je ne voulais pas que tu meureuuh toi aussi… »

Je la regarde, mes yeux bleus dans les siens, mes mains sur ses joues. J’essuie ses larmes avec mes pouces.

« - Tu m’as sauvée. Regarde moi, je suis là. Et tante Eni aussi. On est là toutes les deux avec toi et on ne compte pas disparaître. Tu es notre petite puce adorée. Tu es une vraie petite aventurière, tenace comme un Krogan et courageuse comme toutes les humaines. En plus tu es belle comme une Asari. »

Elle renifle une nouvelle fois et souris en laissant échapper un petit rire. Elle s’agrippe à mon cou une nouvelle fois. Je passe ma main dans ses cheveux soyeux.

« -Je voudrais avoir la peau bleue moi aussi. Quand je serais plus grande. »

Je ris et je la redresse sur mes genoux. Je pose lui donne une pichenette sur le nez.

« - Héééé ? Mais non, toi tu es une unité reliquate, tu te rappelle ? J’aimerai bien pouvoir en être une moi aussi. Je parlerais en bidupiou piou bidou et je serais capable de tout réparer. Et je ne te parle pas d’Eni... Qu’est ce qu’elle donnerait pour savoir programmer des algorithmes avec autant de facilité que toi… tu te rends compte ? Elle pourrait comprendre le fonctionnement de l’univers… Tu sais, elle va devoir attendre que tu lui explique tout cela un jour quand tu seras devenue la plus fabuleuse spécialiste des reliquats de tout Andromède. »

Jaila lève les yeux au dessus de mon épaule et je tourne la tête pour découvrir Eni, à demi dissimulée derrière l’embrasure de la porte. Depuis quand est elle là et nous observe t’elle ? Je lui souris. Jaila se met à battre des mains. Elle ajoute d’un ton espiègle :

« - Oui et elle sera obligée de me donner de son jus de Quilloa fermenté, celui qu’elle garde au frais dans sa centrifugeuse réfrigérante… »

Je prends un air outragé et je jette un regard accusateur vers Eni.

« - Comment ça ? Eni a du jus de Quilloa fermenté et elle ne nous l’a pas dit. Enfin, elle aurait du me le dire parce que c’est une marchandise de contrebande et que je suis la capitaine de ce navire. De plus je pourrais exiger ma part sur cette réserve… »

J’attrape Eni par le bout de sa veste et je la tire vers moi pour l’embrasser. Je n’oublie pas le petit jeu qu’elle a joué avec moi tout à l’heure dans l’infirmerie, vilaine fille va…

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